Par
Thomas Bernard
Publié le
18 oct. 2025 à 17h44
Face au château des ducs de Bretagne, une scène saisissante. Chacune à leur tour, plus d’une centaine de femmes s’allongent au sol. Avec émotion, elles rendent « femmage » aux 114 victimes de féminicides en France, depuis le début de l’année 2025.
Une action symbolique menée sur le miroir d’eau, à Nantes, répondant ainsi à l’appel du collectif féministe Nous Toutes 44.
« Rendre visible, l’invisible »
Rendez-vous est pris à 14 h. Vêtue d’un accessoire (foulard, casquette, voile) violet, chaque femme porte une petite pancarte où est inscrit le nom d’une victime.
Monique, Simone, Lorène, Inès ou encore Élise, elles sont 114. « 114 femmes mortes en France car elles étaient des femmes » depuis le début de l’année. Un chiffre en hausse comparé à 2024 où on dénombrait 103 femmes tuées à la même date.
À l’appel de chaque prénom, les femmes s’allongent au sol. Une scène impressionnante à laquelle assistent de nombreux passants qui se dirigent vers le centre-ville. En famille ou entre amis, on s’arrête pour s’associer au femmage. Un moment émouvant. « Ça fait beaucoup de monde », glisse une personne âgée.
« Elles (victimes de féminicides, N.D.L.R) sont mortes dans l’anonymat et invisibilisées. Cette action permet de visualiser symboliquement ces drames. On rend visible l’invisible », explique Margot, participante au femmage.
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« On luttera toujours »
Tout au long de la mobilisation, des membres du collectif Nous Toutes 44 prennent la parole. Dans leur discours, les militantes féministes déplorent l’inaction politique dans la lutte aux violences faites femmes, dont la lutte avait pourtant été décrétée cause du quinquennat par Emmanuel Macron.
Au micro, les femmes dénoncent : la baisse des subventions de la Région pour le Planning Familial, explosion des discours masculinistes ou bien de la mouvance tradwife (discours genré où la vie de la femme est consacrée à la sphère domestique).
« Il faut continuer de se mobiliser pour nos droits. Les associations seront toujours là pour fédérer et nous serons toujours là pour lutter », conclut Margot.
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