Par

Margot Nicodème

Publié le

18 oct. 2025 à 18h00

Un vent nouveau souffle Le Cerisier, restaurant étoilé de l’avenue du Peuple belge à Lille (Nord), avec l’arrivée de Guillaume Barengo, chef illustre en provenance des Deux Alpes. Âgé de 36 ans, et fort d’une expérience dans un restaurant 3 étoiles en Bourgogne, puis dans un 1 étoile en Isère donc, il a posé ses valises dans la Capitale des Flandres à la rentrée 2025. En poste au Cerisier depuis le 8 septembre précisément, Guillaume Barengo a à cœur de proposer une cuisine « gourmande » avant tout, par des « textures », des « jeux de saveurs » qui laissent un souvenir impérissable. Et en parlant de souvenirs, ceux de l’enfance lui sont précieux : il mise sur ses desserts en particulier pour éveiller la nostalgie chez les amateurs de bonne table. Rencontre d’un binôme, composé du chef et de son épouse cheffe sommelière, Nell Reverdy, aussi passionné qu’accessible.

Guillaume Barengo, 36 ans, est le nouveau chef du restaurant étoilé Le Cerisier, avenue du Peuple belge à Lille (Nord). Il forme un binôme d'excellence avec sa compagne, cheffe sommelière, Nell Reverdy.
Guillaume Barengo, 36 ans, est le nouveau chef du restaurant étoilé Le Cerisier, avenue du Peuple belge à Lille (Nord). Il forme un binôme d’excellence avec sa compagne, cheffe sommelière, Nell Reverdy. ©Margot NicodèmeUn chef inventif, qui conserve « les techniques qui marchent » mais change les plats chaque semaine

Guillaume Barengo a d’ores et déjà imposé son style : dès le service du soir, vendredi 17 octobre, il rajoute à la carte « un gros menu à 159 € ». Une proposition premium, avec 6 étapes qui réservent leur part de « surprises », glisse le chef. La clientèle du Cerisier aura dorénavant le choix entre les menus « Griotte », « Amarelle » et « Burlat », ce dernier nom faisant référence à la variété de cerise la plus charnue. Le nouveau chef du Cerisier est incontestablement inventif : s’il conserve « les techniques qui marchent », « presque toutes les semaines », il dit « changer les plats ». « Ça casse la routine« , sourit-il. 

Guillaume Barengo est passé par des restaurants 1 et 3 étoiles, en Isère et en Bourgogne.
Guillaume Barengo est passé par des restaurants 1 et 3 étoiles, en Isère et en Bourgogne. ©Margot Nicodème

Il travaille des produits locaux « au maximum », mais ne fait pas dans la langue de bois : « Je reste raisonnable, si ça ne va pas, je vais chercher ailleurs. Mais toujours en France. » Dans les assiettes récemment, du turbot et du bar sauvage venus de Saint-Omer, et bientôt « de la biche, peut-être du perdreau », en lien avec la période de chasse, ouverte depuis le 21 septembre dans le Nord. « J’adore travailler le gibier, révèle Guillaume Barengo. De manière générale, il est en contact régulier « avec mon boucher, mon poissonnier », et avise, au gré des échanges.

La formule « Griotte » du midi donne un aperçu sans équivoque de l’ampleur de son talent. Pour 59 €, l’expérience gustative est riche, l’assemblage des saveurs surprenant.

Dans le menu à 59 €, des amuse-bouches à base de haddock fumé, aubergine, chicorée... Et un très visuel mini paté en croûte.
Dans le menu à 59 €, des amuse-bouches à base de haddock fumé, aubergine, chicorée… Et un très visuel mini paté en croûte. ©Margot Nicodème

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La cuisine du chef se veut avant tout
La cuisine du chef se veut avant tout « gourmande », par des textures, des jeux de saveurs. ©Margot Nicodème

D’abord les amuse-bouches – dont un mini pâté en croute parfaitement réalisé – à base de haddock fumé, d’aubergine… et de chicorée, entre autres. Pour la suite, place au bœuf mariné, travaillé en gravlax, et surmonté d’un palet de foie gras. De la betterave et du jus de bœuf complètent la recette. Succulent. 

Le bœuf mariné et servi en gravlax, surplombé de palets de foie gras.
Le bœuf mariné et servi en gravlax, surplombé de palets de foie gras. ©Margot NicodèmeDes desserts inspirés du Pim’s à l’orange et de la Bêtise de Cambrai

La dégustation se poursuit avec le rouget barbet, servi avec du topinambour travaillé cru et cuit, un calisson de poire, de la noix, et une sauce faite à partir « des arêtes » du poisson et « infusée à la bière », détaille Nell Reverdy, la cheffe sommelière. Pour le choix du vin en accompagnement, nul doute qu’il faille s’en remettre aveuglément à l’experte de 28 ans, qui distille volontiers ses vastes connaissances en la matière. Vous savez ce qu’est « un monopole » ? Elle l’explique de façon limpide.

La sauce rouget a été travaillée à partir des arêtes du poisson. Le topinambour est travaillé cuit et cru.
La sauce rouget a été travaillée à partir des arêtes du poisson. Le topinambour est travaillé cuit et cru. ©Margot Nicodème

Le dessert est intimement lié à l’histoire du chef, puisqu’il s’inspire directement de l’un ses péchés mignons : le Pim’s à l’orange. Sa construction émerveille : il s’agit d’une tour dont les étages sont de fins triangles en chocolat, entre lesquels se côtoient un sorbet à l’orange, de la baie de Timut, un « faux poivre » originaire du Népal, et du vinaigre de calamansi.

Le dessert au chocolat, à l'orange, au poivre de Timut et au vinaigre de calamansi.
Le dessert au chocolat, à l’orange, au poivre de Timut et au vinaigre de calamansi. ©Margot Nicodème

Pour les moins friands de chocolat, l’alternative est un dessert frais, découlant de la Bêtise de Cambrai, avec un sorbet aux pommes. Retour en enfance garanti.

L'alternative au chocolat : ce dessert tout juste créé par le chef, qui s'inspire des Bêtises de Cambrai.
L’alternative au chocolat : ce dessert tout juste créé par le chef, qui s’inspire des Bêtises de Cambrai. ©Margot Nicodème

Un mois après l’arrivée de Guillaume Barengo, le succès est au rendez-vous. Nombreux sont ceux qui veulent goûter à la cuisine millimétrée du chef qui, malgré une décontraction naturelle, prend la mesure de sa mission à Lille. « C’est à nous d’assurer, et de faire en sorte que le résultat soit délicieux ! » L’opération séduction a en tout cas fonctionné sur nous.

Le restaurant gastronomique Le Cerisier est ouvert du mercredi au dimanche midi (attention, prévoir bien à l’avance les réservations pour le week-end). Pour réserver une table : rendez-vous en ligne ou appeler le 03 74 49 49 49.

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