C’est le numéro 7 qu’il fallait jouer. Un jeune cheval appelé C’est vrai, du propriétaire Jean-Claude Séroul, de trois ans seulement, avec déjà quatre victoires au compteur.

Ce qui le différencie, c’est sa fougue. Une fougue qu’il ne faut pas confondre avec du caractère, mais qui traduit plutôt « un manque d’expérience », confie le jockey italien Cristian Demuro. Et ce n’est pas lui qui va s’en plaindre, puisqu’elle lui permet d’ajouter une victoire à son palmarès, lui qui collectionne les succès en France. « Les plus belles victoires, je les fais en France », souffle-t-il après avoir décroché sa première victoire au Grand Prix de Marseille. Largement en tête du classement du Défi du Galop, Demuro ne cache pas son ambition de décrocher la cravache d’or et tout semble s’aligner pour que ce soit le cas : « Normalement, je devais faire un peu du rythme pendant la course pour avantager l’autre cheval de l’écurie, mais au final cela a porté plus pour le mien, explique-t-il. À la dernière ligne droite, j’ai vu qu’il était bien parti. »

Du renouveau à tous les niveaux

Du côté des tribunes, l’effervescence bat aussi son plein et l’univers hippique ouvre ses portes à une nouvelle génération de parieurs. Noa vit ses premiers paris avec une intensité palpable, très stressé dans les gradins. Ce jeune homme fait partie de ceux que le PMU cherche à séduire avec sa stratégie de challenges pour rajeunir le public. Avec ses amis, il s’est lancé dans l’aventure hippique « pour rire ». Le bon cheval aurait pu lui rapporter 30 000 euros. Ce ne sera pas pour cette fois, mais il repart avec 500 euros à rejouer. « J’ai envie de rejouer, ça c’est sûr », lâche-t-il, le sourire aux lèvres. Une passion peut-être en train de naître, et c’est précisément l’objectif de PMU : faire découvrir ce sport et assurer l’avenir d’une filière que le PMU finance depuis plusieurs années maintenant.

Ce renouveau se manifeste aussi du côté des jockeys. Manon Germain, 23 ans, native de Salon-de-Provence, courait pour le prix de la Métropole Aix-Marseille.

Devenue professionnelle l’année dernière, elle incarne cette nouvelle vague. « Je voulais absolument travailler avec les chevaux », confie-t-elle. Quatre femmes participaient à cette course. « Ça reste un métier de garçons, mais les filles arrivent à être acceptées et intégrées », observe-t-elle.

Sous le ciel bleu de Marseille, entre champions confirmés comme Cristian Demuro, nouveaux turfistes comme Noa et jeunes professionnels comme Manon, l’hippodrome de Borély a retrouvé des couleurs. Ce 100e Grand Prix confirme que la passion hippique a encore de beaux jours devant elle.