Le débrief de la semaine passe en mode municipales jusqu’à la dissolution du pays ou jusqu’à nouvel ordre. On hésite. Alors, prêts pour revenir sur une semaine gentiment chargée avec ce qu’il faut de mauvaise foi et d’humour ? Non ? C’est pareil !

L’info (surprise) de la semaine

Le microcosme prenait pour acquis que LFI présenterait une liste à Strasbourg. Et qu’Emmanuel Fernandes, député de la 2 e circonscription, en prendrait la tête. Las ! Les militants ont voté. Et c’est Florian Kobryn qui s’est lancé ce mardi 14 octobre au soir avec Halima Meneceur, sa numéro 2. Le député Fernandes était là en premier soutien et en M. Loyal, manifestement pas fâché du vote des militants.

Vu de l’extérieur, c’est un peu étrange. Le député, plutôt discret sur les sujets locaux au début de son mandat, a multiplié les sorties ces derniers mois : sur le groupe scolaire Krimmeri-Meinau, les enfants scolarisés mais à la rue ou la dissolution du groupe hooligan Strasbourg-Offenders. De quoi mettre un visage sur le très joli score du NFP à la dernière législative – arrivé en tête de trois des quatre circos strasbourgeoises. Mais non, LFI repart de zéro ou pas loin sur l’échelle de la notoriété.

Jusqu’ici, on avait entendu parler de Kobryn à l’occasion de ses démêlés avec le groupe de gauche qu’il a présidé à la CEA avant de le quitter sur fond de tensions internes. Bon. On sait désormais qu’il est ingénieur des ponts et chaussées de formation, qu’il bosse au TNS, qu’il est petit-fils d’immigré polonais et gay. Ce n’est pas notre journaliste qui s’en enquiert, c’est lui qui le revendique, hein.

Plus important, il veut faire campagne sur « la redistribution des richesses, la planification écologique et la défense des services publics ». Premières mesures présentées jeudi  : extension de la gratuité des transports en commun, gratuité des 30 premiers mètres cubes d’eau et encadrement des loyers.

Avec cette candidature, l’union de la gauche, c’est officiel, c’est râpé, puisque Catherine Trautmann a abattu ses cartes  et que Jeanne Barseghian s’était déclarée au début de l’été. La campagne nous dira si Kobryn était le bon candidat… ou un cadeau aux écolos.

L’info people de la semaine

Amour, gloire et débat d’idées. Catherine Trautmann a eu les honneurs du Canard Enchaîné cette semaine. Fort bien, la presse nationale doit avoir un vague souvenir de la ministre de la Culture de Jospin (si vous ne savez pas qui est Lionel, profitez de votre jeunesse !). Le volatile a apprécié la sortie de l’ancienne maire : « Vous vous demandez pourquoi on me tire du musée Grévin ? » Plus insolite, Gala lui a aussi consacré un papier sur son site, titré : « À Strasbourg, cette ancienne maire et ministre compte bien reprendre du service… 25 ans après ! » Le lecteur des DNA n’y apprendra pas grand-chose. Notons quand même que « lucide sur son âge », écrit Gala , la Reine Catherine, indique « avoir vérifié l’état de la machine » et se sentir prête à « tenir la course ». Bientôt un article dans Auto-Plus  ?

La citation de la semaine

Au sujet de la candidature de Trautmann, qui fait grincer quelques dents localement au PS, parce que tout se fait hors primaire, Thibaut Vinci, candidat PRG aux municipales strasbourgeoises  : « En se déclarant avant même le vote interne de son parti, Mme Trautmann met en lumière les divisions et l’absence de cohésion au sein de la gauche socialiste. » Un candidat qui n’apparaissait même pas dans le sondage Ifop qui fait la leçon à l’ancienne maire, c’est fort.

L’image de la semaine

C’est Jean-Pierre Raffarin, un autre ex-Premier ministre surgi du passé, qui soutient Pierre Jakubowicz (candidat Horizons investi par Renaissance). La vidéo publiée sur Facebook parle d’Europe, de peuple alsacien, de Fabienne Keller, bref : rien que de très classique sur le fond. Sur la forme, c’est autre chose : Raffarin en veste matelassée colle Jakubowicz et conclut en lui tapant sur le ventre avant de lui en mettre une bonne dans le bras. La preuve que la politique, c’est prendre des coups. Littéralement.