Publié le
18 oct. 2025 à 17h48
En début d’année 2025, le Clos d’Augusta était reconnu parmi les 100 meilleures tables de France. Il faut dire que le restaurant de la rue George Bonnac, ouvert depuis novembre 2003, accueille ses clients dans une atmosphère hors du temps à Bordeaux. La terrasse installée dans le grand jardin de 250 mètres carrés, les assiettes du chef Samuel Zuccolotto et le service attentif ont séduit le public et mérité au restaurant gastronomique de figurer dans la sélection du Guide Michelin. Mais après 22 ans de succès, c’est bientôt la fin de l’aventure derrière la devanture vert bouteille. « Il faut savoir passer à autre chose », explique le chef à actu Bordeaux.
« C’est de plus en plus compliqué de trouver du personnel », souligne Samuel Zuccolotto. Et ce, même si l’équipe du Clos d’Augusta reste confidentielle, accueillant au maximum 25 couverts par service. « Il y a un gros travail nécessaire avec la superficie du jardin. »
Les modes de consommation ont aussi évolué du côté de la clientèle. « Le milieu de la restauration est en train de changer. Même si on a toujours du monde le soir, ça n’a jamais été aussi calme en 22 ans. Les gens sortent, mais font attention à ce qu’ils choisissent », détaille le chef qui revisite des classiques avec sa touche créative.
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Un projet de voirie les pousse à partir
Mais cette fermeture correspond avant tout à un choix de vie pour Samuel et Cristina Zuccolotto. « J’approche des 50 ans, je n’aurais pas pu continuer longtemps, à travailler toute la journée sans m’arrêter. On a même failli vendre et partir au Portugal », détaille chef. C’est d’ailleurs au retour d’un voyage dans le pays d’origine de Cristina qu’un riverain informe le couple du projet ReVe, le véritable « déclic » des propriétaires.
Présenté en 2024, l’aménagement de la ligne 11 du Réseau vélo express (ReVe) de Bordeaux Métropole a soulevé un vent de contestation chez les riverains et commerçants de la rue Georges Bonnac. « On a appris la suppression de toutes les places de parking dans la rue pour créer la piste cyclable », détaille le restaurateur. Un collectif a été monté pour s’opposer au projet et en proposer un autre.
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Dans l’année, l’opportunité d’ouvrir un autre restaurant quelques rues plus loin s’est présentée aux Zuccolotto. Le couple s’y est engagé, avant d’apprendre que le projet de la rue Bonnac devrait être retravaillé. « Ils nous ont fait peur avec le projet, presque tous nos clients viennent en voiture. Quand on a été rassurés, c’était trop tard, on avait signé. Et de toute façon, on n’a rien eu par écrit. On ne voulait pas prendre le risque que le projet reprenne de plus belle après les élections ».
Pour Samuel Zuccolotto, le problème de parking « n’a été qu’un accélérateur » leur permettant de faire évoluer leur activité. Le couple prépare l’ouverture du futur restaurant mi-novembre, avec un nouveau concept qui ne marquera cependant « pas une rupture totale » avec le Clos d’Augusta. La preuve ? Il s’appellera « Au Comptoir d’Augusta ».
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Y aura-t-il un repreneur ?
Propriétaires des murs et du fonds de commerce du Clos d’Augusta, Samuel et Cristina Zuccolotto n’ont pas pris leur décision de fermer à la légère. « J’aurais aimé que quelqu’un le reprenne. C’est dommage de l’arrêter, c’est un outil de travail génial », soupire le chef. »Il faudrait que ça reste un restaurant gastronomique, mais pour l’instant on n’a pas trouvé. On ferme, sans perdre espoir de le vendre. »
L’emplacement, hors de l’hypercentre, et la conjoncture rendent la tâche difficile. Mais même sans repreneur, le lieu pourrait continuer à vivre de temps en temps, pour des évènements dans le jardin. « On ne s’interdit pas de faire la saison d’été au Clos », admet le chef.
Reste que ça ne durera pas éternellement. « À un moment, il faudra se poser et prendre une décision. » Quitte à transformer les 250 mètres carrés d’habitation et la même superficie de jardin de la rue George Bonnac en… leur habitation. En attendant, il reste quelques semaines pour profiter d’une table au Clos d’Augusta : le dernier service aura lieu le samedi 8 novembre 2025.
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