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Anthony Lambert, alias Jarry, à Monaco, le 14 juin 2024.
CINÉMA – L’humoriste Anthony Lambert, dit Jarry, enchaîne les projets professionnels ces derniers temps : une tournée qui ne désemplit pas en France, bientôt à l’affiche du film Le Jour J ou à la présentation du jeu de stratégie The Imposter sur TF1… Il planche aussi en parallèle sur l’adaptation en série de la comédie Maison de retraite, sortie en 2022 et dans laquelle il tient un rôle.
C’est le tournage de celle-ci qui pose aujourd’hui problème. Selon une enquête de Mediapart publiée vendredi 17 octobre, Jarry aurait eu des gestes et propos déplacés auprès de divers collaborateurs du film, d’après une quinzaine de témoins interrogés qui ont tous voulu garder l’anonymat.
Globalement, ceux-ci font part de leur expérience difficile au contact de l’humoriste de 48 ans, décrivant des remarques sexistes, racistes, « gênantes », « humiliantes » ou « dégradantes ».
Un acteur noir s’est par exemple vu affublé du surnom de « Kirikou » par Jarry. « Il y avait un jeune acteur noir sur le plateau, qui ne maîtrisait pas ses répliques. Il lui a lancé un truc du genre : “allez, faut y aller Kirikou”. Il y a eu un grand silence sur le plateau, personne n’a rien dit », se souvient un technicien. « Il faut vite tourner, sinon on te verra plus », lui aurait-il aussi lancé, ainsi que des réflexions sur ses « cheveux crépus ».
Le « monstre », à savoir son sexe
Un autre témoin note que l’humoriste « est très tactile » avec les jeunes comédiens et qu’« il touche beaucoup les abdos ou les épaules pour voir s’ils sont musclés ». Selon une technicienne présente sur le tournage, « tout tourne autour du cul, il fait des vannes tendancieuses en permanence, et ça finit par être dégradant, voire humiliant pour les gens ».
Jarry aurait également fait des blagues sur le « monstre », à savoir son sexe, ou encore fait une remarque tendancieuse sur un homme, dont la sexualité était source de questions pour l’humoriste : « non mais c’est le genre de gars un peu fluctuant qu’on a à l’usure, bourré, à 4-5 heures du matin ».
Selon l’enquête de Mediapart, des actes de violence sont aussi mis au jour. « Le premier jour, il a limite frappé une des costumières. Je l’ai vu taper sur sa main », raconte l’un des témoins. « Il a été exécrable de manière totalement arbitraire avec certaines techniciennes, mais aussi en régie où il a fait des scandales pour des choses complètement futiles, notamment des histoires de gâteaux sans gluten », témoigne par ailleurs une autre personne.
Contacté par Mediapart, Jarry n’a pas souhaité répondre aux questions du média, préférant adresser ce message : « j’espère vous avoir un jour dans ma salle pour comprendre ma quête de rassembler les gens quels que soient leur sexe, religion, couleur de peau ! Le vivre-ensemble qui donne un sens à la vie. Prenez sincèrement soin de vous. »
L’enquête du média d’investigation ne fait état d’aucune plainte à l’encontre de Jarry.