L’arbitre Jérôme Brisard a arrêté pendant quelques secondes, à la 86e minute, le match entre l’OGCN et Lyon qui se déroulait ce samedi à l’Allianz Riviera à la suite de chants injurieux. Il s’agissait en fait de chants à l’encontre de l’organisation terroriste Daesh (« Daesh, Daesh, on t’enc… ») que les Niçois entonnent à la 86e minute de chaque rencontre à domicile en référence à l’attentat de Nice du 14 juillet 2016.

L’arbitre, qui n’était pas au fait de cette coutume locale, s’est excusé à la fin du match. A sa décharge, il était sans doute sensibilisé à de possibles débordements des ultras niçois : contre le Paris FC fin septembre, le match avait déjà été arrêté à deux reprises, cette fois à juste titre, pour des chants homophobes.

Des réactions exacerbées

Cet incident, pourtant mineur, a provoqué des réactions exacerbées tant au sein du club que parmi les politiques engagés dans le match des municipales. « C’est inacceptable. C’est un manque de respect pour les victimes du 14 juillet, leurs familles, et toute la ville de Nice. Pas seulement l’OGC Nice. Nous avons extrêmement mal vécu ce moment. Cette interruption du jeu, comme l’ultimatum fait à notre speaker de prendre le micro pour faire cesser cette manifestation sous peine que le match ne reprenne pas, n’auraient jamais dû arriver », a déclaré le président de l’OGCN Fabrice Bocquet. Et d’ajouter : « Nous ferons dès cette semaine le nécessaire auprès de la FFF, de Philippe Diallo et d’Anthony Gautier (directeur de l’arbitrage, ndlr) pour que cela ne se reproduise jamais. »

Du côté des politiques, Eric Ciotti tirait le premier sur les réseaux sociaux : « Le manque total de discernement ayant conduit à interrompre Nice-OL ce soir est consternant. Depuis 2016, la populaire Sud et de nombreux supporters expriment ce que nous pensons tous : un message contre Daesh, en hommage aux victimes. Je veux ce soir leur dire mon soutien. » Christian Estrosi égalisait quelques minutes plus tard : « Décision totalement incompréhensible, lors du match entre l’OGC Nice et l’OL, d’interrompre la partie à la 86e minute, après le traditionnel chant de nos supporters de la Populaire sud contre Daech et en forme d’hommage aux victimes de l’attentat du 14 juillet. Un peu de préparation et de discernement ne feraient pas de mal dans ces situations. »