Autant le dire d’entrée de jeu : je n’aime pas les films ou les séries d’horreur, je déteste aussi les zombies, c’est ma limite. En revanche, je regarde beaucoup de polars, de thrillers glaçants aux mises en scènes macabres, ou psychologiques. Je ne rechigne pas non plus aux fictions adaptées d’histoires vraies. Mais, il est vrai que, lorsque j’ai vu arriver sur Netflix la saison 3 de Monstre, la série d’anthologie de Ryan Murphy et Ian Brennan, j’ai traîné des pieds pour lancer le visionnage. Je n’avais pas vu la première saison sur Jeffrey Dahmer, mais j’avais regardé la deuxième, consacrée aux frères Erik et Lyle Menendez. Rien qu’à l’affiche, mais surtout aux quelques bribes que je connaissais de l’histoire de celui que l’on surnomme le Boucher de Plainfield, je savais que j’allais devoir prendre sur moi pour regarder cette série. Mais j’y suis quand même allée… Et je le regrette encore !
Monstre saison 3 : cet aspect particulier qui m’a dérangée dans la série de Netflix
La série s’ouvre sur une première scène sexuelle malaisante. Dès les premières minutes du premier épisode, l’ambiance est posée. Le décor sordide et lugubre de cette vieille maison isolée où Ed Gein vit avec sa mère castratrice. Mais au-delà de le portrait de ce tueur, j’ai été particulièrement dérangée par un aspect en particulier de la série. En voyant les photos des acteurs réunis à l’avant-première de cette saison 3 de Monstre, je m’étais demandé pourquoi l’actrice Vicky Krieps incarnait une criminelle de guerre nazie dans une histoire qui n’a, a priori, aucun rapport. J’ai vite compris en regardant ces deux premiers épisodes qui expliquent qu’Ed Gein se serait inspiré de cette dernière pour commettre ses crimes.
Provoquer et choquer, la stratégie contre-productive de Ryan Murphy
Si Ryan Murphy voulait faire le parallèle entre Ed Gein et Ilse Koch, il pouvait le faire de bien des manières, plus subtilement. Avait-il vraiment besoin de mettre en scène des victimes de camps de concentration comme il le fait ici ? La réponse est clairement non ! Cet aspect particulier de la série m’a vraiment mise en colère. Choquer ne devrait pas être à n’importe quel prix et, au contraire, je trouve ça contre-productif. En choquant volontairement le spectateur, le propos finit par perdre toute sa force.
Forcément, quand on regarde une fiction consacrée à un tueur en série, on sait qu’on ne va pas faire dans la dentelle. Et encore moins quand il s’agit d’un programme de Ryan Murphy. Le créateur est connu pour ses univers crus et sa volonté de choquer. Il ne fait jamais dans la demi-mesure. Mais jusqu’à quand continue-t-on, en tant que spectateur, à dire oui et à tolérer ça ? Après deux épisodes à avoir eu envie de vomir et à en faire des cauchemars, j’ai donc décidé d’arrêter les frais et me suis avouée vaincue. S’il m’est souvent arrivée de ne pas aller au bout d’un programme décevant ou ennuyeux, c’est la première fois que je m’arrête parce que je suis trop mal à l’aise.
Monstre sur Netflix : j’ai trouvé la saison 3 irregardable et j’ai décidé d’arrêter les frais
J’ai trouvé cette saison 3 de Monstre irregardable et j’avoue que j’ai du mal à comprendre que la série fascine autant (et encore moins que l’on puisse avoir envie de la revoir une deuxième fois, comme c’est le cas de l’une de nos journalistes). Que l’on soit intéressée par ce fait divers, soit, mais le traitement choisi par les créateurs me dérange et me paraît problématique. Si j’en crois une collègue qui connaît bien cette affaire, certains aspects sont même carrément mensongers et l’épisode final surréaliste. Espérons que cela ne sera pas le cas pour la saison 4 de Monstre, consacrée à Lizzie Borden, dans laquelle l’acteur Charlie Hunnam sera de retour, dans un rôle différent de celui d’Ed Gein.
S’il cherche à provoquer une réaction forte chez les spectateurs, Ryan Murphy a en tout cas réussi son coup. En seulement deux épisodes, une semaine après, je me demande encore pourquoi je me suis infligé ça.
Pour aller plus loin, écoutez le débat de la rédaction de Télé-Loisirs, consacré à cette saison 3 de Monstre, dans notre podcast Superstream, à écouter en haut de cet article.