Trouver le nom de son nouvel album dans la salle d’attente des urgences avec le poignet cassé, ça n’est pas commun. C’est pourtant bien dans ce contexte sordide, après une soirée arrosée ayant fini en bagarre, que Lucas Taupin, alias Lujipeka, a décidé de nommer son troisième projet Brûler Paris.
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Durant cette nuit compliquée – qu’il raconte en détail dans un dessin animé publié sur son compte Instagram avec Hilari animation – le rappeur rennais a eu comme un déclic. « Ça m’a mis face à mes excès, face à une rupture. J’ai eu ce plâtre pendant quatre mois. J’en ai profité pour recommencer à écrire. Même si c’est symbolique, ça m’a réveillé », confie celui qui a lancé sa carrière avec le groupe Columbine il y a 11 ans.
Décomplexion pop
Déjà à l’époque, le jeune Rennais et ses copains bousculaient un rap game un peu trop codifié. Inspiré par la scène trap d’Atlanta aux États-Unis, Columbine prenait un malin plaisir à rapper, chanter voire crier des textes aussi insolents que remplis de références sur un simple piano voix.
Une décomplexion pop que Lujipeka entretient toujours sur Brûler Paris. À l’image de Puzzle, le jeune homme chérit toujours autant ses refrains entêtants à la mélodie parfaite. Une passion pour laquelle il n’hésite pas à glisser sa patte sur la partie instrumentale. Et ce malgré son manque de connaissance dans le domaine comme il aime à le rappeler dans La vie d’Antonio : « Un platine de plus, j’sais même pas jouer un mi-bémol ».
« Brûler mes illusions »
À côté de Montagnes russes (2021) et de Week-end à Marseille (2024), ce troisième opus solo sonne bien plus personnel et cathartique. « Avec les tournées de ces deux premiers albums, j’ai enchaîné pendant six ans non-stop. À un moment donné, j’ai fait face à une perte de sens. J’ai eu besoin de couper et de me reconnecter à moi-même. J’ai rencontré de vrais doutes si je devais revenir ou pas. »
Seulement voilà, arrive cette fameuse soirée après laquelle Lujipeka se retrouve plâtré. « J’ai eu besoin d’exprimer ce qu’il se passait dans ma vie », explique le rappeur pour qui l’écriture se révèle « thérapeutique ». Une catharsis largement ressentie dans les morceaux 10x plus et Saut périlleux dans lesquels le rappeur revient longuement sur sa dernière rupture visiblement encore très douloureuse : « Brûler Paris c’est l’occasion pour moi de brûler mes illusions de cette période de ma vie, de tout détruire pour tout reconstruire ! »
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Brûler Paris, Swa, 36 min, 13 titres.