Par

Aurelien Cardot

Publié le

23 avr. 2025 à 18h32

Quand il reçoit ses clients derrière le comptoir de POC La Cave au Bouscat (Gironde), difficile d’imaginer que Robert Leroux a passé une bonne partie de sa vie une épée à la main. Pourtant, ce caviste au regard enthousiaste a été champion du monde d’escrime par équipes en 1994 et médaillé de bronze aux Jeux olympiques d’Atlanta en 1996. Depuis mai 2024, c’est un autre terrain de jeu qu’il explore avec passion : celui du vin.

« Le sport ? J’avais fait le tour. Mais le vin, c’est un passion dévorante que je nourris depuis 30 ans », confie-t-il avec simplicité. Le déclic n’est pas récent. Pendant sa carrière de sportif, il saisissait déjà la moindre occasion pour s’évader parmi les vignes. « À la Coupe du monde d’escrime 97, en Afrique du Sud, le sport ne m’a pas empêché de voyager sur la route du vin. »

Une route toute tracée dans le monde du sport

Après avoir raccroché son épée, Robert Leroux n’a pas coupé le lien avec le sport. Il a occupé des postes stratégiques : directeur commercial de l’Olympique de Marseille, directeur des partenariats au Stade de France, puis à ASO, organisateur du Tour de France et du Paris-Dakar. Une carrière bien tracée.

Installé à Bordeaux, l’idée de poursuivre dans le marketing sportif aurait pu s’imposer. Mais la perspective ne l’enthousiasme pas. « Ici, c’était rugby ou foot. Aucun des deux n’a su me convaincre », lâche-t-il, perplexe. Plutôt que de forcer, il décide, sans douter, de se lancer dans le monde du vin : « Je me suis lancé à l’instinct. » Un trait de caractère qui rappelle l’intuition nécessaire à l’escrime… 

Plaisir, partage et convivialité

Ce virage vers la boisson n’est pas une fuite du sport, plutôt une continuité d’esprit. « Le sportif reste un homme, rappelle-t-il. Le plaisir, le partage, la convivialité, en victoire et en défaite. Ce sont des valeurs qui rejoignent celles du vin. »

Encore aujourd’hui, il cultive ces instants en retrouvant ses anciens coéquipiers du collectif « Épées historiques », autour de dégustations à l’aveugle où chacun défend ses sensations comme on défendait autrefois sa piste.

Sport ou vin, des motivations similaires

Derrière les rayonnages de Poc La Cave, ce qui anime Robert Leroux, ce n’est pas seulement la qualité de ses bouteilles. C’est le lien qu’il tisse avec ceux qui franchissent sa porte. Les échanges, les conseils, les retours enthousiastes de clients fidèles. Ses Pocins, comme il préfère les appeler. « Moi, je sais que c’est bon ! Mais j’aime le partage, et j’ai du bon vin pour tout le monde. »

« Même quand j’étais escrimeur, j’étais un peu showman » aime-t-il rappeler. Dans ses yeux, la fierté n’est pas celle d’un champion solitaire, mais celle d’un passeur d’émotions. Comme autrefois, sur les pistes.

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