En route vers le premier tour des élections municipales de 2026 pour les Insoumis de Nancy.
Les militantes et militants du parti fondé par Jean-Luc Mélenchon, et coordonné aujourd’hui par Manuel Bompard, ont démarré leur campagne en mai 2025 après avoir officialisé la nomination d’ Hadrien Fournet et de Sarah Farghaly comme « binôme paritaire de chefs de file en vue des élections ».
Selon nos informations, les Insoumis nancéiens sont convoqués à une « assemblée municipale », comme on dit chez les Insoumis, le mercredi 29 octobre, à 18 h, à la résidence Habitat Jeunes Maraé, rue Saint-Georges, pour valider une tête de liste pour mars prochain.
À cette heure, tout porte à croire qu’Hadrien Fournet sera tête de liste. Au grand dam d’une trentaine de militants locaux… Car la position d’Hadrien Fournet est contestée.
Courrier à Paris
Avant l’été, ces militants mécontents ont écrit une lettre au « comité électoral » de la France insoumise, passage Dubail, à Paris. Dans ce courrier de deux pages, ils dénoncent l’installation du binôme Fournet-Farghaly. « Lors de l’assemblée municipale du 1er avril, ce binôme n’a aucunement fait consensus », expliquent les militants.
Ils ajoutent : « Ce binôme n’est pas en mesure de réunir les Insoumis et Insoumises de Nancy. Il est impensable que l’avis des militants soit si peu considéré. Nous demandons de revoir une décision qui risque d’être préjudiciable à la mobilisation et à l’unité du mouvement local, et d’aider à trouver une résolution véritablement consensuelle… »
Contactés jeudi 16 octobre, deux de ces militants, qui souhaitent demeurer anonymes, par « peur de représailles », expliquent que la « gestion humaine locale par le binôme installé pose des difficultés à beaucoup : crises de colère régulière, management autoritaire ».
« Chez LFI, on discute normalement avec tout le monde. Là, ce n’est plus le cas. Et Paris ne s’en rend plus compte, c’est terrible pour nous », commentent-ils.
« Des débats en notre sein »
Sollicité ce samedi 18 octobre, Hadrien Fournet répond : « La désignation de notre binôme s’est faite après une assemblée municipale où chaque militant de la France insoumise a pu défendre son choix de candidature et de stratégie, et a été validée par le comité électoral de la France insoumise. Ce binôme rassemble aujourd’hui très largement. Comme dans toute organisation politique, il existe des débats en notre sein et certaines personnes peuvent être en désaccord avec la stratégie ou les candidatures retenues. Elles ont pu l’exprimer, pour celles et ceux qui s’y sont déplacés, lors des assemblées municipales, en toute liberté. Mais le choix très majoritaire du collectif militant doit être respecté, et les désaccords doivent s’exprimer dans le respect des principes de fonctionnement de la France insoumise, et non par voie de presse ».
Hadrien Fournet ne veut pas évoquer la future tête de liste : « Les Insoumis et Insoumises de Nancy se réuniront en effet prochainement en assemblée municipale pour discuter collectivement du choix de la tête de liste. Chacun pourra y participer et exprimer son opinion. Nous ne pouvons pas aujourd’hui vous indiquer qui occupera cette fonction importante, puisqu’elle sera décidée collectivement. »
Premier tour décevant en 2020
Il y a six ans, lors du dernier scrutin municipal, Nordine Jouira avait présenté au premier tour la liste « Nancy en commun » , soutenue par La France Insoumise.
Nordine Jouira affirmait à l’époque « s’engager dans cette élection avec une équipe égalitaire, soudée et motivée, chacune avec son rôle à jouer pour répondre au mieux aux urgences écologiques, démocratiques et sociales ».
Hadrien Fournet était déjà aux avant-postes du combat local, troisième sur la liste.
La formule avait moyennement marché pour eux alors : la liste n’avait récolté que 819 voix , soit 4,48 % des suffrages.