Donald Trump/Truth Social
Donald Trump a publié sur Truth Social un vidéo d’une frappe américaine sur un sous-marin impliqué selon les Etats-Unis dans le narco-trafic (capture d’écran)
INTERNATIONAL – Une frappe contre un « narco sous-marin ». Donald Trump a annoncé, samedi 18 octobre, l’expulsion de deux hommes arrêtés lors d’une offensive militaire américaine en mer des Caraïbes destinée à lutter contre les narcotrafics.
Quatre « narcoterroristes » étaient à bord de l’embarcation ciblée jeudi, a écrit le président américain sur son réseau Truth Social. Deux ont trouvé la mort, tandis que deux autres étaient « en train d’être renvoyés vers leur pays d’origine, l’Équateur et la Colombie, où ils seront placés en détention et poursuivis en justice », a annoncé Trump.
En parallèle, le président colombien Gustavo Petro accuse les États-Unis d’avoir violé l’espace maritime de son pays au cours de leur déploiement militaire dans les Caraïbes. Le HuffPost fait le point sur la situation.
• Que s’est-il passé ?
Donald Trump avait indiqué vendredi 17 octobre qu’un « sous-marin transportant de la drogue » avait été la cible d’une des frappes américaines menées dernièrement dans les Caraïbes. Selon lui, ce sous-marin avait été « construit spécifiquement pour transporter d’énormes quantités de drogue ». CNN indique que la frappe a eu lieu jeudi.
Les services du renseignement américain « ont confirmé que ce navire était principalement rempli de fentanyl et d’autres drogues illégales », a précisé Donald Trump sur Truth Social samedi.
Des semi-submersibles construis dans des chantiers navals clandestins dans la jungle sont depuis des années utilisés pour transporter des stupéfiants depuis l’Amérique du Sud, en particulier la Colombie.
• Que sait-on des survivants ?
Le président colombien Gustavo Petro a confirmé qu’un citoyen colombien de 34 ans ayant survécu à la frappe était rentré au pays. « Nous avons accueilli le Colombien arrêté dans le narco sous-marin, nous sommes heureux qu’il soit en vie et il sera jugé conformément aux lois », a dit le dirigeant colombien.
« Il est arrivé avec des traumatismes crâniens, sous sédatifs, sous médicaments, avec un respirateur artificiel », a précisé le ministre de l’Intérieur, Armando Benedetti. « Il sera poursuivi pour trafic de drogue », ajoute-t-il.
Le ministère équatorien de l’Intérieur a pour sa part annoncé samedi avoir accueilli l’un des survivants, rapporte CNN. Les autorités ont indiqué à la chaîne d’information américaine que ce dernier « est actuellement examiné médicalement ». Elles ont ajouté que « la procédure judiciaire correspondante suivra ».
· Pourquoi la Colombie enrage contre Trump
Le président colombien s’est insurgé contre les opérations américaines en mer des Caraïbes.« « Des fonctionnaires du gouvernement américain ont commis un assassinat et violé la souveraineté de nos eaux territoriales », a fustigé l’élu de gauche sur X.
En cause, la mort d’un pêcheur dans les frappes menées à la mi-septembre, selon Bogota. « Alejandro Carranza n’avait aucun lien avec le trafic de drogue et son activité quotidienne était la pêche », a assuré Gustavo Petro. Son bateau « était à la dérive et avait activé le signal de panne en raison d’un moteur hors service. Nous attendons les explications du gouvernement des États-Unis », a ajouté le dirigeant colombien.
• Que sait-on de ces frappes américaines ?
Depuis début septembre, les frappes américaines dans les Caraïbes ciblent principalement le Venezuela, dont Donald Trump accuse le président, Nicolás Maduro, d’être à la tête d’une vaste organisation de trafic de drogue vers les États-Unis. Washington a notamment mobilisé sept navires et des avions de combat furtifs dans ce qu’il qualifie de lutte contre le trafic de drogue dans la mer des Caraïbes, et y a mené depuis début septembre au moins six frappes qui ont fait au moins 27 morts.
Les autorités vénézuéliennes démentent vigoureusement toute implication dans le trafic de drogue et estiment que Washington cherche à imposer un changement de régime à Caracas et à s’emparer des importantes réserves de pétrole du pays.
De son côté, Bogota dénonce également ce déploiement américain dans les Caraïbes. Le président colombien avait demandé en septembre à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU qu’une « procédure pénale » soit lancée contre son homologue américain Donald Trump en réponse à ces frappes militaires meurtrières.
La légalité des frappes contre des suspects ni interceptés ni interrogés, dans des eaux étrangères ou internationales, fait également débat aux États-Unis.