Ce lundi 20 octobre, le projet de loi de finances arrive devant les députés. Le texte qui, pour l’instant, ne satisfait pas grand monde est donc amené à évoluer. La bataille politique va faire rage.

Après une semaine durant laquelle le Premier ministre Sébastien Lecornu a sauvé sa tête et celle de son gouvernement, au prix d’une suspension de la réforme des retraites, celle qui s’ouvre s’annonce également mouvementée avec l’examen à l’Assemblée du projet de loi de finances.

Quelque 1 744 amendements ont été déposés contre le texte. C’est un peu moins que lors du budget précédent, mais cette fois, le gouvernement ne pourra pas passer en force avec l’article 49.3 pour revenir au texte initial. Les amendements adoptés seront donc mis en application. De quoi réserver des bras de fer épiques dans l’hémicycle.

La gauche souhaite ainsi revenir sur un grand nombre de dispositions, jugeant « la copie actuelle lamentable », selon le patron des députés socialistes, Boris Vallaud. Dans leur ligne de mire, par exemple, on retrouve la suspension des exemptions d’impôts sur les indemnités de personnes en longue maladie.

À droite, où les Républicains ont multiplié les amendements, on compte bien revenir sur l’alourdissement de la fiscalité des retraités. Et même dans le camp pro-gouvernement, certaines mesures sont visées, comme la taxe sur les holdings des grandes fortunes.

Mais le gouvernement devra aussi faire face aux ajouts venus de part et d’autre : le Rassemblement national vise la suppression de l’Aide médicale d’État pour les étrangers, la gauche espère imposer la taxe Zucman sur les revenus des milliardaires…

Bref, comme le résume le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, « la bataille ne fait que commencer ». Première étape : le passage devant la Commission des finances. Un test sur la sincérité du gouvernement à vouloir négocier, estiment certains députés.

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