Le musée de Brooklyn présente une centaine d’œuvres du peintre impressionniste, dont une sélection retrace son voyage à Venise, avec son épouse, en 1908.
De son unique visite à Venise, Claude Monet a peint trente-sept tableaux sur lesquels le Palais des Doges ou la basilique San Giorgio Maggiore, émergent des canaux dans une atmosphère évanescente. Le musée de Brooklyn consacre une exposition inédite avec une centaine d’œuvres de l’artiste impressionniste, dont dix-neuf peintures vénitiennes.
L’exposition Monet et Venise, qui dure jusqu’au 1er février, se concentre sur un moment peu connu du parcours de l’artiste (1840-1926), lorsqu’il accepte d’accompagner son épouse Alice Hoschedé dans la cité italienne, en 1908.
Âgé de 68 ans, « il ne voulait pas quitter Giverny , où il travaillait déjà sur les nymphéas, mais il est tombé amoureux de la ville », raconte la co-conservatrice Lisa Small à l’AFP. Une seconde visite était prévue mais Alice Hoschedé est décédée en 1911, « Monet a donc terminé ces peintures dans un état de tristesse et de deuil ». L’exposition retrace ce voyage grâce aux archives du couple (cartes postales et photos). Et, surtout, à dix-neuf tableaux représentant les bâtiments emblématiques de la Cité des Doges, observés de plus ou moins loin, à des moments différents de la journée.
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Une symphonie musicale créée pour l’occasion
L’eau, et ses reflets, y est omniprésente, comme dans les œuvres normandes ou londoniennes du peintre impressionniste et ses fameux nymphéas, également exposés au Brooklyn Museum, deuxième plus important musée d’art de New York. Venise, elle-même, est le second protagoniste de cette exposition, qui s’élargit à d’autres représentations de la ville par Canaletto (1697-1768), Turner (1775-1851) ou John Singer Sargent (1856-1925).
Les principaux tableaux du maître sont présentés en musique, au son d’une symphonie créée pour l’occasion par un compositeur en résidence au musée, Niles Luther. Un clin d’œil aux critiques artistiques qui, « surtout vers la fin de sa carrière, parlaient souvent du travail de Monet en termes musicaux », explique Lisa Small. « De la symphonie des couleurs à l’harmonie des coups de pinceau ou l’idée que ses peintures étaient des variations sur un thème. Cela fait partie intégrante de l’expérience, assure-t-elle. Pour nous les musées, il est important d’essayer d’entrer en connexion avec les visiteurs par tous les moyens possibles. »