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Rédaction Marseille

Publié le

20 oct. 2025 à 6h05

Le tribunal administratif de Marseille a fait « injonction » à Benoît Payan de ne plus s’opposer à Bouygues Télécom et à un de ses sous-traitants pour installer une antenne-relais près de l’Oppidum du Verduron, dans le 15e arrondissement de Marseille (Bouches-du-Rhône), sous la forme d’un « cyprès factice ». Le 4 janvier 2024, le maire (ex-PS) de Marseille s’était en effet opposé au chantier en s’appuyant sur un « avis défavorable » de l’architecte des Bâtiments de France (ABF). Cette antenne de huit mètres de haut prévue au 39 impasse du Plateau allait avoir « un impact paysager considérable » du fait de la « position dominante » du terrain et allait « contraster avec son environnement architectural et paysager », redoutait-il.

À côté d’une autre antenne d’Orange

« L’antenne-relais projetée se présente sous la forme d’un cyprès factice […] implanté dans une zone technique […] de 20 m² bordée de palissades en bois de deux mètres de haut […] à quelques mètres seulement d’une antenne […] appartenant à […] Orange », commence toutefois par recontextualiser le tribunal administratif de Marseille dans un jugement en date du 23 septembre 2025 qui vient d’être rendu public.

« Cette zone technique se situe dans une zone résidentielle composée de maisons individuelles de type provençal ou moderne, située à 200 mètres […] de l’Oppidum du Verduron », précisent les juges à propos de ce site du IIIe siècle avant Jésus-Christ et classé aux Monuments historiques. « Si le site ne présente pas d’intérêt architectural ou patrimonial particulier, […] il offre toutefois une perspective non dénuée d’intérêt sur le promontoire où est juché l’Oppidum. »

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« Presque pas de végétation »

« Toutefois, en dépit du caractère remarquable indéniable de son environnement, le projet est de taille modeste », considèrent les juges. « La végétation, certes clairsemée mais bien présente, a pour effet de limiter la visibilité des palissades. » Et, dans la mesure où l’antenne-relais de Bouygues sera « dans l’alignement est-ouest » d’une maison et d’une antenne-relais, elle « n’aura pas pour effet de saturer visuellement » le paysage, comme le soutenait pourtant le maire de Marseille.

Les juges estiment aussi que cette construction ne va pas porter atteinte à la végétation présente dans le secteur. « La partie sur laquelle sont prévus les travaux ne comporte presque pas de végétation », souligne en effet le tribunal administratif de Marseille.

« Si la commune soutient que les fondations […] nuiraient au développement radiculaire d’un arbre protégé situé à proximité, elle ne l’établit nullement. » L’antenne-relais de Bouygues Télécom sera au demeurant « éloignée de plusieurs mètres » de cet arbre, font observer les trois juges.

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Le maire doit signifier sa « non-opposition »

« Eu égard à la faible ampleur du projet, à l’absence de défrichement […] et au très faible passage humain que générera la construction une fois terminée […], le projet n’est pas de nature à compromettre la conservation […] du boisement environnant », conclut le tribunal.

Les « incohérences » et « inexactitudes » entre les différentes pièces du dossier de déclaration préalable de travaux sont par ailleurs « marginales » et « n’emportent aucune conséquence sur la qualité de l’insertion du projet ».

Benoît Payan a donc été sommé de signifier sa « non-opposition » au projet d’ici au 23 octobre 2025 ; la ville devra aussi verser 1300 euros à Bouygues et à son sous-traitant Cellnex France pour leurs frais de justice.

MJ et GF / PressPepper

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