L’aéroport Nice Côte d’Azur fait partie des huit aéroports français à bénéficier d’un dispositif de haute technologie pour détecter les drones à proximité des pistes, et afin d’éviter une collision avec un avion.

Depuis bientôt un mois, le ciel danois doit composer avec un étrange ballet aérien, pour le moins préoccupant : des drones qui survolent la nuit plusieurs de ses aéroports. En conséquence, Copenhague cloue ses avions au sol ; la Norvège a été contrainte de faire de même. Si les regards se tournent vers la Russie, en attendant d’identifier l’origine de ces objets volants, la France a déjà pris ses dispositions dans huit de ses aéroports – le deuxième étant celui de Nice (Alpes-Maritimes), qui s’est équipé d’un dispositif antidrones.

Et ce, depuis le mois de juillet 2024 : «il fallait qu’il soit mis en place au mois de juillet 2024, juste avant les Jeux Olympiques et l’arrivée du Tour de France  à Nice», détaille Marin David, directeur commercial de Drone XTR, qui a remporté l’appel d’offres en décembre 2023. Un contrat avec le ministère des Transports ainsi que la Direction générale de l’aviation civile, qui supervise la Direction des services de la Navigation aérienne, chargée des tours de contrôle.


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«Empêcher toute collision avec un drone»

«L’objectif, c’est d’empêcher qu’un avion entre en collision avec un drone», résume Marin David. «On pourra détecter un drone avec précision s’il va dans les volumes construits par le contrôle aérien», poursuit le directeur commercial. «En fonction de sa hauteur, une alerte, verte, orange ou rouge est émise». C’est ensuite le groupe de télésurveillance SERIS Security qui prend le relais et appelle si besoin la tour de contrôle, qui devra suivre un protocole. Pour rappel, la loi interdit le survol des aéroports par ce type d’engins. À l’extérieur, la hauteur est limitée à 120 mètres d’altitude.

La préfecture tient néanmoins à rassurer : il n’y a pas eu de drones détectés sur le périmètre même de l’aéroport de Nice, ni cette année ni l’année dernière. À la place, plutôt des survols du fait «de personnes qui souhaitent réaliser des « belles » images et méconnaissent la réglementation mais sont sans aucune intention malveillante». Des détections sur le cap d’Antibes qui s’expliquent avant tout, selon les services de l’État, par «un environnement urbain et touristique».

Fusils brouilleurs

Pour toutefois se prémunir d’éventuelles futures incursions dans l’espace aérien niçois, les moyens de l’Aviation civile sont combinés à ceux des forces de sécurité en charge de la sécurité sur l’aéroport. La première, le service national de l’aviation, dispose d’un système de détection des drones, avec la définition de zones qui permettent de protéger les trajectoires à l’arrivée comme au départ de Nice. La seconde, la gendarmerie des transports aériens, est en capacité de neutraliser des drones qui seraient identifiés sur la zone de l’aéroport avec des fusils brouilleurs.

En cas de localisation du télépilote, la gendarmerie peut même procéder à leur interpellation sur la zone aéroportuaire. «Cela permet de couvrir les phases de détection et de neutralisation en cas d’identification d’un drone non coopérant ou malveillant», précise la préfecture. «En fonction des configurations (zone survolée, identification du télépilote, capacité de neutralisation rapide ou non…)», poursuit la préfecture, les avions pourront néanmoins être déroutés voire cloués au sol pour une interruption «temporaire, dans les cas les plus critiques».