« Ici, comme dans tous les quartiers populaires de France, il y a globalement les mêmes problèmes autour du logement, de l’insalubrité, de charges. Il y a des plans de « rénovation » mis en place par l’État mais c’est de la gentrification. » Paul habite à la Paillade, quartier populaire de Montpellier. Du fait de l’abandon de ces quartiers par les pouvoirs publics, ces problèmes sont devenus récurrents et impactent le quotidien des habitants. Alors pour pallier cette situation, les riverains ont créé le comité populaire de lutte, d’entraide et de solidarité (CPES) de la Paillade.

« Le but est d’unir le maximum d’habitants du quartier pour lutter collectivement sur des problèmes concrets, comme la question de rénovation, où il y a beaucoup de choses pas aux normes, illégales. On pourrait passer par des actions en justice mais il n’y a pas de lutte juridique sans lutte politique. Notre force est de réunir tous les habitants et faire quelque chose, ce qui permet de faire bouger l’État et les bailleurs. Nous allons d’abord nous concentrer sur des « petites luttes » comme les ascenseurs en panne, les charges abusives », poursuit Paul, co-fondateur du CPES de la Paillade.

Si le collectif est une première de ce type dans la capitale héraultaise, d’autres villes ont déjà franchi le pas, à l’instar de Lyon, Toulouse. Et le (jeune) CPES de la Paillade de s’inspirer de mobilisations pour ses futures luttes. Ainsi, fin septembre, une quinzaine de personnes du collectif se sont mobilisées devant les grilles du bailleur social ACM. « Quand on est arrivé, ils ont fermé le local et deux voitures de police sont venues se garer à côté. Cela montre que, si on s’organise, on leur fait peur », reprend le Montpelliérain. La première action d’une longue série à venir, espère le CPES.

Mais la structure ne se restreint pas à la question du logement. « Le but est aussi de créer du lien entre les gens du quartier. Dans d’autres CPES, ils organisent des événements culturels, des barbecues, des tournois de foot pour la Palestine, beaucoup de choses qui rassemblent. On veut faire discuter les gens entre eux », insiste Paul.