Par
Pascal Cayeux
Publié le
19 oct. 2025 à 19h28
Ancien directeur de cabinet du maire de Dinan (Côtes-d’Armor), Gaëtan Seznec a changé de voie pour se lancer dans le monde de l’entreprise. Il a repris Bretagne Club Making, entreprise créée en 2016 du côté de Paimpol (Côtes-d’Armor) et qu’il a rachetée en 2023 à son ami (et fondateur de la société), Jean-Christophe Jarrige.
Le club making, c’est au golf ce que la haute couture est au prêt-à-porter, du haut de gamme, de la haute précision, et surtout du sur-mesure. Des cannes, bois, fers, wedges et putters, adaptées aux caractéristiques du joueur, techniques et morphologiques.
Rien ne prédestinait vraiment Gaëtan Seznec, 42 ans, à se lancer dans cette aventure. S’il avait travaillé dans la restauration entre 17 et 25 ans pendant ses études d’ingénieur de projets européens (financements), c’est ensuite dans les coulisses de la politique qu’il a beaucoup œuvré : « À la fin de mes études, j’avais été recruté par le maire de Paimpol, Jean-Yves de Chaisemartin pour remplacer sa collaboratrice de cabinet en arrêt maternité ».
Unique en Bretagne
Il avait ensuite filé vers la Champagne, « embauché par le maire d’Épernay dont j’ai été pendant trois ans l’assistant de proximité, en quelque sorte le Monsieur Loyal de la ville : je répondais à toutes les demandes des habitants, pour régler des problèmes de toutes sortes. J’ai écrit des milliers de courriers pendant trois ans. C’est là que je me suis rendu compte que la proximité permet de régler beaucoup de choses ».
Retour en Bretagne, obtention du concours d’attaché territorial. Nouveau passage par Épernay où il avait laissé un bon souvenir. Mais au bout de deux années, l’appel de la Bretagne avait été le plus fort : « Quand le poste à Dinan s’est libéré, j’ai postulé ».
Il a ainsi passé cinq années comme directeur de cabinet du maire Didier Lechien, jusqu’en 2022. « La fonction est prenante, tu dois gérer beaucoup de crispations. J’ai ressenti une forme d’essoufflement ».
Il a pris le temps de la réflexion. Jean-Christophe Jarrige cherchait à céder Bretagne Club Making. Les deux hommes en ont discuté. Affaire conclue : « Je voulais avoir mon entreprise, j’avais envie de connaître ça. Et même si j’étais déjà un golfeur passionné, je ne cherchais pas spécialement dans ce domaine activité ».
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Gaëtan Seznec est le seul club maker en Bretagne. Il ne regrette en rien son choix, « et je ne suis pas inquiet pour l’avenir ».
Des clients de tout le grand ouest
S’il réside toujours à Dinan, c’est à Sévignac qu’il a installé son atelier, « au centre de ma zone de chalandise ». Ses clients, joueurs de golf de tous niveaux, débutants ou confirmés, viennent de toute la Bretagne, de plus loin aussi, des Pays de Loire ou de Normandie, « j’ai même des clubs qui sont partis en Afrique et en Nouvelle-Calédonie ».
Des clients, il en reçoit en moyenne trois par semaine, « et dans 95 % des cas cela se traduit par une vente », à qui il propose un « fitting », batterie de tests en tous genres assistée par capteurs électroniques, instruments de mesure qui prennent en compte les caractéristiques physiques du joueur, ainsi que des données techniques, la vitesse du swing, la puissance de la frappe, l’angle de décollage de la balle… Ça dure trois heures, « à la fin, le client a tapé des centaines de balles, il n’en peut plus ».
Cela permet à Gaëtan Seznec de recueillir de nombreuses données, de tester différentes combinaisons, pour in fine proposer des clubs sur mesure : épaisseur du grip, matière, longueur et flexibilité du manche, tête de club adaptée, celle qui permet de gagner en confort, en tolérance, en précision, en distance…
« Moi, ce que je veux, c’est que les gens améliorent leur jeu de golf »
Gaëtan Seznec
Plus cher mais plus durable
Le taux de satisfaction est élevé, « les retours négatifs sont vraiment à la marge, et s’il venait à y en avoir, je reverrai gratuitement la personne pour lui trouver le matériel adapté ».
Le sur-mesure, c’est évidemment ce qui fait la différence avec les clubs standardisés en vente dans les commerces spécialisés. Mais cela a un coût, « je suis entre 25 et 30 % plus cher ». Mais si ça vaut le coup…
« Les gens viennent aussi pour s’offrir un petit plaisir. Et puis, je fabrique des clubs pour longtemps, pas pour les deux ans suivants. J’anticipe plusieurs paramètres, les progrès d’un jeune joueur ou la prise d’âge de golfeurs plus âgés ».
Pour une série de six fers, il faut compter entre 1 800 et 2 000 euros.
Dans le cadre de la 5e édition des Semaines du Tourisme Économique et des Savoir-Faire, du 20 octobre au 2 novembre 2025, Gaëtan Seznec accueillera le public, mais uniquement sur rendez-vous.
Bretagne club making, lieu-dit « Trouvra », à Sévignac. Tel : 06 70 56 16 89. Site internet : www.bretagneclubmaking.com
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