À 43 ans, Sylvain Guintoli n’a rien perdu de sa flamme.
Champion du monde Superbike en 2014, pilote d’essai BMW, référence
en endurance mondiale et consultant reconnu sur TNT Sports, le
Français continue de jongler entre les circuits, les studios et les
paddocks. Et malgré les rumeurs de retraite, il est formel : la
course reste sa vie.
« J’ai entendu dire que j’allais
arrêter, mais j’adore la course. Si tu peux
encore te battre pour la victoire, pourquoi t’arrêterais-tu ? C’est
le plus beau métier du monde ! » commente-t-il sur
crash.net.
La force mentale de Guintoli force le respect.
Il a traversé une épreuve tragique avec la perte de son fils Luca.
Un drame qui, paradoxalement, l’a encore renforcé.
« Les deux dernières années ont été très
difficiles. Voir à quel point mon fils a été
courageux m’a profondément inspiré. J’ai cinq
autres enfants, et je veux qu’ils voient qu’il faut continuer à se
battre, quoi qu’il arrive. Luca était un garçon
incroyable, et courir, c’est aussi ma manière de lui rendre
hommage. »
Cette résilience s’est traduite sur la piste : le Français a
signé l’une de ses meilleures saisons en
endurance, multipliant les records et les performances
solides.
« Je n’ai jamais été aussi rapide que cette
année », affirme-t-il. « Au Mans, j’ai mené dès
le départ, j’ai battu le record du tour à Spa… Ce circuit est
magique. J’adore ça. »
Depuis son arrivée chez
BMW, Guintoli joue un rôle
clé à deux niveaux : pilote d’essai WorldSBK et pilote officiel du
programme EWC.
« En Superbike, le but était d’aider l’usine à gagner le
titre, et avec Toprak, c’est clairement en bonne voie »,
explique-t-il. « En endurance, notre objectif était de faire de
l’équipe un prétendant au titre. Nous l’avons atteint, même
si la mécanique nous a parfois trahis. »
Entre un problème d’échappement au Mans, une casse à Suzuka et
une panne moteur au Bol d’Or, le titre s’est envolé dans les
dernières minutes. Mais la performance reste.

Sylvain Guintoli : «
J’aime la vitesse, j’aime le bruit, j’aime l’adrénaline. C’est
ma vie. Et tant que le cœur bat pour ça, je ne lâcherai pas.
»
« La vitesse était là, et nous avons tenu nos promesses.
Travailler sur les deux programmes BMW, c’était
passionnant. »
Une prolongation de contrat est à l’étude pour 2026, à la fois
en tests et en endurance. Et Guintoli n’écarte
rien : « je suis super motivé pour faire partie d’un projet
excitant et continuer à gagner. »
Depuis plusieurs années, Guintoli s’est imposé
comme l’une des voix les plus respectées du MotoGP britannique. Son
ton calme, ses analyses techniques et sa connaissance intime des
paddocks lui valent une place centrale sur TNT Sports.
« L’équipe télé, c’est comme une deuxième famille
pour moi. Il y a une alchimie incroyable, sur le plateau
comme en dehors. Ils m’ont beaucoup soutenu ces dernières
années. »
Et le Français y trouve un équilibre précieux : « être à la
télé, c’est complètement différent, mais c’est un
privilège. Continuer à rouler me rend meilleur analyste,
parce que je sais exactement ce que vivent les pilotes.
Ces rôles se complètent parfaitement. »
De ses débuts en Grand Prix à son titre mondial en Superbike, en
passant par son rôle clé dans le développement des pneus Michelin
MotoGP avec Suzuki, Sylvain Guintoli a tout
vécu.
Et pourtant, il garde cette même étincelle qu’à ses 20 ans. «
Je prendrai ma retraite quand je serai à plat. Tant que je peux
piloter vite, apprendre et me battre, je continue. »
Entre la douleur, la performance et la passion pure,
Sylvain Guintoli incarne aujourd’hui une rare
authenticité dans le sport moto : celle d’un homme qui n’a plus
rien à prouver, mais encore tout à vivre.
« J’aime la vitesse, j’aime le bruit, j’aime l’adrénaline.
C’est ma vie. Et tant que le cœur bat pour ça, je ne lâcherai
pas. » Belle conclusion.
