Le « trublion des télécoms » vient de renouveler son contrat d’itinérance auprès d’Orange pour continuer à profiter du réseau 2G et 3G de l’opérateur historique. Au grand dam de la concurrence.
Crédits photo : Iliad/Cyril Chigot
Un temps pensé comme une béquille pour aider le réseau naissant de Free, l’accord d’utilisation du réseau d’Orange par le quatrième opérateur mobile vient d’être renouvelé par l’autorité de régulation des télécoms (Arcep). Une ultime prolongation avant l’extinction programmée des réseaux 2G et 3G.
Signé pour la première fois en 2011, ce mariage de raison va donc s’étendre jusqu’à 2028, soit 17 ans après la première signature. Une longévité à laquelle la concurrence goûte fort peu.
Un accord pour l’avenir
Selon l’Arcep, « il n’apparaît pas nécessaire de demander à Free Mobile et Orange de modifier leur contrat ». L’accord pourtant uniquement sur les fréquences 2G et 3G, qui vont respectivement être mis à la retraite fin 20026 et fin 2028, l’autorité n’a pas cru bon de forcer Free à investir sur ces réseaux déclinants. En revanche, des contraintes ont été imposées à l’entreprise de Xavier Niel, notamment le bridage du débit à 384 kbit/s en itinérance.
La prolongation de ce contrat d’itinérance, dont le montant n’a pas été dévoilé, va donc permettre à Free de se tourner résolument vers l’avenir en évitant de devoir investir dans les réseaux 2G et 3G à quelques années de leur extinction. La « dynamique des investissements de Free Mobile dans ses réseaux 4G et 5G propres » est d’ailleurs un des arguments mis en avant par l’Arcep en faveur de la reconduction de ce contrat.
Pour aller plus loin
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Et si le régulateur des télécoms affirme d’ailleurs que cet accord « n’est pas susceptible de faire obstacle […] à l’exercice d’une concurrence effective et loyale », SFR et Bouygues ne semblent pas tout à fait du même avis. Les deux opérateurs estiment que Xavier Niel a largement outrepassé l’esprit originel de l’accord.
Bouygues à l’offensive
Si l’entreprise au carré rouge n’a pas officiellement mis de griefs à l’autorité de régulations des télécoms, probablement trop occupé à gérer ses affaires internes, Le Monde explique tout de même que les cadres de l’entreprise sont « très remontées » face à cette décision. Bouygues, de son côté, dénonce plus clairement et plus officiellement un « déséquilibre concurrentiel significatif » sur lequel l’Arcep fermerait les yeux.
Dénonçant une « mesure transitoire » qui auraient largement trop duré, l’opérateur s’énerve surtout de voir que Free Mobile va être autorisé à « éteindre son réseau 3G en propre » alors que la concurrence va devoir maintenir ses infrastructures en place. Pire, cette fermeture va permettre à Free « de libérer ses fréquences dans la bande 900 MHz qu’elle pourra réaffecter à la 4G et à la 5G », selon Bouygues. De quoi offrir au groupe de Xavier Niel un « avantage concurrentiel certain ». Des arguments auxquels l’Arcep ne semble pas avoir été très réceptive.
Pour aller plus loin
Comparateur Forfait Mobile 5G/4G+
Malgré les bisbilles, il faut noter que Bouygues et Free (accompagné aussi d’Orange) travaillent main dans la main au rachat de SFR en ce moment même. De quoi faire passer la pilule ?
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