D’année en année, les collisions entre les trains et les animaux sauvages ne cessent d’augmenter. Selon la SNCF, en 2024, 11 800 trains ont été supprimés ou retardés après avoir percuté un sanglier (dans de nombreux cas) ou un cervidé, un chiffre qui a augmenté de 60 % en 5 ans.

SNCF Réseau cherche donc des solutions pour y remédier et pourrait bien l’avoir trouvée avec un système « son et lumières » destiné à effaroucher les animaux à l’approche d’un train et leur sauver la vie.

Baptisé « Blue sentinel » – en raison de la lumière bleue qu’il utilise -, il a été testé durant un an en Loire-Atlantique sur 10 km de voie avec des résultats spectaculaires puisque selon ses concepteurs, la société française ElanRail, « cela a permis de réduire le nombre de heurts de 90 % en 1 an » sur la partie concernée.

Depuis quelques jours, ce même dispositif a été installé au cœur de la forêt de La Londe (Seine-Maritime) sur un tronçon de 5 km de la ligne reliant Rouen à Caen (Calvados), un axe emprunté par une trentaine de trains chaque jour, voyageurs et marchandises confondues. Un choix stratégique puisque selon SNCF Réseau, qui a investi autour de 350 000 euros sur ce projet, « depuis 2019 près de 50 collisions entre trains et faune sauvage ont été recensées sur cette portion ».

Facile à installer

« Le principe, c’est de détecter en amont le train qui arrive et d’envoyer 8 à 9 secondes avant son passage des stimuli sonores et visuels de balise en balise pour créer un mouvement qui alerte l’animal », détaille Michaël Rublon, qui a développé cette solution innovante chez ElanRail en collaborant notamment avec les fédérations de chasseurs pour mieux connaître les habitudes des animaux sauvages.

Autonome grâce à des batteries solaires, chaque balise peut être contrôlée à distance et remplacée individuellement en cas de panne ou de détérioration. « C’est un système qui ne nécessite pas de gros travaux pour être installé », continue Michaël Rublon qui a équipé une autre portion de rail du côté de Colmar (Alsace). Et à l’avenir, si les premiers résultats sont concluants, ce système pourrait être installé sur des portions de la ligne Paris-Caen-Cherbourg.