Nicolas Sarkozy, qui doit être incarcéré mardi 21 octobre à la prison parisienne de la Santé, a été reçu vendredi par Emmanuel Macron à l’Elysée, a appris Libération. «Cela a bien été le cas», confirme l’Elysée, joint par notre journal, sans préciser dans l’immédiat les circonstances et le contenu de cet entretien.

L’ancien chef de l’Etat a été condamné à cinq ans de prison ferme en première instance, le 25 septembre, pour association de malfaiteurs dans le cadre de l’affaire du financement libyen présumé de sa campagne présidentielle de 2007. Il a fait appel de cette condamnation, mais sera tout de même emprisonné, la peine étant assortie d’une exécution provisoire.

La confidentialité était de mise pour ce rendez-vous, qui n’apparaissait pas à l’agenda officiel d’Emmanuel Macron et que l’Elysée, sollicité dès dimanche par Libération, n’a reconnu que lundi matin. Garant de l’indépendance de la justice, le chef de l’Etat n’a pas commenté la condamnation de son prédécesseur, sauf pour dénoncer les menaces dont les magistrats ont ensuite fait l’objet. Mais cette invitation du futur détenu au palais présidentiel, dont le caractère personnel ou public n’a pas été précisé, signale la solidarité maintenue d’Emmanuel Macron vis-à-vis de l’ancien président.

Celle-ci s’était déjà manifestée au printemps, après une autre condamnation de Nicolas Sarkozy – trois ans dont un ferme dans l’affaire Bismuth – susceptible d’entraîner son exclusion de l’ordre de la Légion d’honneur. Emmanuel Macron s’était alors déclaré opposé à cette mesure :«C’est important que les présidents, et les anciens présidents évidemment», avait-il plaidé.

En dépit de ces marques d’estime, la relation entre les deux hommes, d’abord chaleureuse, est réputée dégradée. Nicolas Sarkozy, autrefois élogieux sur son successeur, s’est plusieurs fois montré critique sur les choix politiques d’Emmanuel Macron.