Par
Margot Nicodème
Publié le
20 oct. 2025 à 15h46
L’affaire a désormais une résonance nationale, tant la vidéo est devenue virale sur TikTok : plus de 5 millions de vues et 550 000 « likes » de soutien. Son auteure, Ellie, 21 ans, l’a postée le 14 octobre 2025, en réaction à une agression subie par une camarade de sa classe à Lille (Nord). Un homme sévirait impunément depuis des années sur le pont de Douai, qui mène à un campus étudiant près du Jardin des plantes. Inlassablement depuis 2018, au moins, il y revient se masturber à la vue des jeunes femmes. Le maire de Lille, Arnaud Deslandes, s’est saisi du problème. Il détaille un ensemble de mesures qui vont être mises en place pour sécuriser l’accès.
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« En 48 heures, j’avais ses nom, prénom, adresse » : un homme se masturbe en public à Lille
La vidéo qu’Ellie a postée la montre en mai 2024, en train d’être la spectatrice malheureuse des agissements de ce même individu. Âgé d’une trentaine d’années, il reviendrait fréquemment se masturber sur le pont de Douai, où il est certain de croiser la route d’étudiantes. Ellie a eu connaissance « d’au moins 8 jeunes femmes qui ont porté plainte contre lui » au fil des ans, sans que rien ne bouge.
« J’ai publié la vidéo de mon agression d’il y a un an et demi, car la semaine dernière [début octobre 2025, ndlr], une fille de ma classe a subi la même chose. Je pense que depuis 2018, des dizaines de plaintes ont été déposées contre lui », nous relate Ellie. Sa frustration est d’autant plus grande que lors de son dépôt plainte au printemps 2024, elle dit avoir formellement reconnu l’auteur des agressions sur un panel de photos. « Je sais qu’il a déjà interpellé par le passé, mais visiblement, il est toujours en liberté. »
Après la diffusion de la vidéo, qui a rapidement fait le tour de la France, le commissariat de Lille a pris attache avec elle, le 16 octobre. « Les policiers m’ont dit qu’ils n’avaient jamais trouvé cette personne… Alors que moi, en 48 heures, grâce aux réseaux sociaux, j’avais ses nom, prénom, adresse… » De manière générale, l’étudiante de 21 ans regrette qu’il y ait un sursaut d’intérêt seulement « parce que la vidéo est devenue virale ».
Pourtant, les alertes furent nombreuses. L’école d’Ellie, par la voie d’une enseignante notamment, a envoyé des lettres recommandées à la mairie de Lille, l’appelant à agir dans les meilleurs délais. Des échanges avec des élus, toujours selon Ellie, ont mené à la conclusion que des « patrouilles » de la police municipale seraient organisées. « Mais je n’en ai pas vu une seule au cours des 4 dernières années… », tranche la jeune femme.
Caméra, patrouilles de police, lumière renforcée : le maire de Lille se saisit du problème
L’heure est-elle au changement ? Interrogé, le maire de Lille, Arnaud Deslandes, assure en tout cas que des mesures seront bien mises en place prochainement. L’édile a reçu Ellie, l’étudiante récemment agressée et une professeure de l’école le 16 octobre dans son bureau.
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Nous avions été informés de ces faits en 2022. On a appris, avec cette vidéo, qu’il y avait des faits nouveaux. La police municipale va intensifier ses patrouilles dans le secteur, pour couvrir plus largement le spectre horaire des entrées et sorties de l’école. Et nous mettrons en place un relais avec la police nationale.
Arnaud Deslandes, maire de Lille.
Au-delà de cette présence policière renforcée, des changements très concrets seront réalisés sur place. Les arbres autour du passage seront taillés, donnant une visibilité accrue à ce qui se passe sur la passerelle, et l’intensité lumineuse y sera augmentée. Enfin, une caméra sera installée, le maire espère « d’ici la fin de l’année », la logistique liée aux branchements demandant un certain temps.
Arnaud Deslandes fait la description de deux jeunes femmes victimes « très posées », qui ont cependant fait état d’une « attente forte pour que tout cela cesse ». Entre moyens de répression et de dissuasion, l’environnement du campus devrait retrouver un peu de quiétude.
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