«Il faut la tuer, cette chienne» ; «Cette juge rouge va se faire descendre, j’espère» ; «Il faut tuer les juges, pas de jugement pour eux, juste une décapitation ; pas de manifestation, juste des exécutions à faire»… Dans sa boîte mail professionnelle, la présidente de la 11e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, Bénédicte de Perthuis, a aussi reçu un cercueil. Le tort de cette juge de 63 ans rompue aux affaires financières ? Avoir condamné Marine Le Pen pour détournement de fonds publics à deux ans de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité immédiate, obscurcissant son avenir pour la présidentielle 2027. Une décision – dont la cheffe de file de l’extrême droite a fait appel – prise en collégialité avec ses deux collègues assesseurs.

Sur les réseaux sociaux, les haters d’extrême droite l’insultent, diffusent sa photo, son adresse et exhument un podcast où celle qu’ils qualifient de «juge gauchiste» confie son admiration pour la juge anticorruption et ex-candidate écologiste à la présidentielle, Eva Joly. L’un d’eux a été condamné à huit mois de prison