Par
Inès Cussac
Publié le
20 oct. 2025 à 18h04
La matinée avait bien commencé pour les visiteurs du Louvre. Tout juste 24 heures après l’impressionnant cambriolage qui a secoué le musée du 1er arrondissement à Paris, dimanche 19 octobre 2025, l’établissement rouvrait ses portes. Avant de les refermer presque aussitôt. La file d’attente était bien formée et quelques touristes avaient même pu pénétrer dans l’enceinte du bâtiment quand l’annonce est tombée comme un couperet. Demi-tour pour tout le monde, la Joconde va rester cloîtrer une journée supplémentaire. « Quand on a appris la nouvelle hier, on ne pensait pas pouvoir venir aujourd’hui », témoigne Vicky, venue d’Allemagne avec deux amies. « On était contentes de voir que le musée rouvrait mais finalement, on est venues pour rien », ajoute-t-elle, vite reprise par son acolyte : « C’était inutile de venir… Ils auraient pu donner des informations avant qu’on ne vienne. On a attendu 1h30 pour rien. »
Deuxième chance mercredi
Au lendemain du cambriolage, où un « commando » de quatre personnes s’est emparé de bijoux historiques au Louvre, le ministre de l’Intérieur et la ministre de la Culture se réunissaient avec les services de l’État afin de faire un point sur la sécurisation du musée. Au même moment, vers 9h30, des policiers s’installaient sous la fenêtre par laquelle les voleurs se sont introduits. Et sur le trottoir d’en face, les touristes s’agglutinent. « On est venus pour les enfants. Cette histoire les passionne », indiquent Cassandra et Malik, avec l’une de ses filles sur les épaules.

Les cambrioleurs ont mis sept minutes pour atteindre la la galerie d’Apollon au premier étage. (©IC / actu Paris)
L’engouement n’est pas le même pour Princzes, qui considère la défaillance du musée comme « une honte ». Venu de Hongrie pour trois jours, le jeune homme au bonnet noir sur ses cheveux blonds compte tout de même retenter sa chance mercredi. Mardi étant le jour de fermeture hebdomadaire. « Je comprends qu’ils ferment, mais deux jours c’est beaucoup », regrette-t-il. « Tout le monde est désabusé », remarque Linda assise sur un bloc de béton et emmitouflée dans sa parka violette. La Canadienne et son mari reviendront eux aussi dans deux jours avec l’espoir d’arpenter les murs du musée. « J’étais déjà venu il y a 30 ans. À l’époque, il n’y avait pas tous ces contrôles de sécurité avec les fouilles des bagages. Mais apparemment, cela ne suffit toujours pas, ils vont devoir faire plus », constate-t-elle.
À la suite de cette fermeture impromptue, le musée a fait savoir qu’il rembourserait tous les billets qui avaient été réservés.

Les visiteurs ont rapidement été éconduits du musée. (©IC / actu Paris)« C’est vraiment mal surveillé »
Le cambriolage du Louvre intervient quelques jours avant la parution d’une étude menée par la Cour des comptes au sujet de la protection des œuvres du musée, sur les exercices 2019-2024. Dans leur rapport, les magistrats pointent notamment « un retard persistant » dans ce domaine.
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« On est vraiment étonné par la manière dont ça a été fait », lâche Sylvain, évoquant la nacelle utilisée par les braqueurs et ce, « en pleine journée ! ». « C’est vraiment mal surveillé », abonde sa compagne Syndie. Le couple et leurs filles, originaires de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), sont de passage à Paris pour les vacances de la Toussaint. Eux aussi se pointeront à nouveau mercredi avec une pensée pour les touristes étrangers « pour qui ça doit être compliqué » de voir les plans tomber à l’eau. « À la place du Louvre, on va aller se balader dans le coin, voir les colonnes de Buren et peut-être aller au musée d’Orsay du coup », sourit la mère de famille dans sa marinière verte.
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