Cette vitamine peut réduire le risque de cancer de la peau et ce n'est pas la vitamine D

Des chercheurs ont apporté de nouvelles preuves de l’efficacité d’une vitamine en prévention des cancers de la peau.

Les cancers de la peau font partie des plus fréquents, et le sont de plus en plus. Il en existe plusieurs types : le mélanome (le plus dangereux mais le plus rare) et les carcinomes (les plus fréquents). Ils sont majoritairement provoqués par l’exposition aux UV. On nous le répète tous les étés : il faut éviter au maximum le soleil pour réduire le risque de cancer de la peau. Mais souvent – surtout parce que la population ne se protège pas assez – cela ne suffit pas. Une vitamine représenterait une autre méthode de prévention efficace d’après des études aux « résultats très positifs » selon Isabelle Gallay, dermatologue et vice-présidente du Syndicat national des dermatologues-vénérologues.

Des chercheurs américains ont publié en septembre 2025 les résultats de leur étude menée auprès de plus de 33 000 personnes aux États-Unis. Parmi elles, un tiers a pris la vitamine en complément, et le reste n’a rien pris. « Une réduction de 14 % du risque de cancer de la peau a été observée » chez ceux qui avaient pris la vitamine, et même 54 % lorsqu’elle était prise après un premier cancer cutané, ont rapporté les chercheurs dans un communiqué. Ces effets ont seulement été observés sur les carcinomes, et en particulier sur les carcinomes épidermoïdes, un type de cancer de la peau agressif.


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Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il ne s’agit pas de la vitamine D, mais de la vitamine B3, appelée nicotinamide ou niacinamide. « C’est une vitamine connue comme étant protectrice face au soleil. Son mode d’action est de limiter les effets oxydants du soleil sur l’ADN, qu’elle protège des mutations délétères qui pourraient entraîner des carcinomes », explique la Dr Gallay. La vitamine B3 est déjà prescrite contre la pellagre, une maladie provoquée par la dénutrition et qui provoque notamment des problèmes de peau. La Dr Isabelle Gallay, elle, la prescrit déjà à certains patients depuis plusieurs années en prévention des carcinomes.

Une étude clinique de phase 3, publiée en 2015, avait en effet montré que les patients qui avaient déjà eu des carcinomes et qui prennent des compléments de vitamine B3 avaient environ 20 % de moins de risque d’avoir un nouveau carcinome par rapport à ceux qui prenaient un placebo. Au-delà de son efficacité, la vitamine B3 est peu coûteuse et facilement accessible. Autre avantage : elle ne provoque pas d’effets indésirables notables, et ne présente pas de contre-indications.

Cette récente étude apporte donc de nouvelles preuves de l’effet protecteur de la vitamine B3. Si elle n’est aujourd’hui « pas officiellement dans les recommandations en prévention des carcinomes, elle le deviendra peut-être », estime la Dr Gallay, qui « pense que beaucoup de dermatologues voudront le prescrire à leurs patients ». La vitamine B3 pourrait ainsi être une arme supplémentaire de prévention des cancers de la peau, en complément de la protection face au soleil et de la surveillance de la peau, qui restent la priorité.