Des perquisitions ont permis la saisie de 88 kilos d’ecstasy, de 75.000 euros en espèce, d’un pistolet, de huit véhicules et d’un bien immobilier d’une valeur de 300.000 euros.
Un vaste coup de filet mené par les gendarmes de la section de recherches de Marseille et l’Office national antifraude. Un trafic international de drogues de synthèse reliant les Pays-Bas à l’Algérie a été tout récemment démantelé, a annoncé le parquet de Marseille dans un communiqué ce lundi 20 octobre. Plusieurs individus ont été interpellés par le GIGN entre le 13 et le 15 octobre. Huit personnes ont été mises en examen, dont trois placées en détention provisoire et deux sous contrôle judiciaire, et trois incarcérées provisoirement en attente d’un débat sur leur détention.
L’affaire débute à la fin de l’année 2024, lorsque l’office antistupéfiants (Ofast) reçoit un renseignement dénonçant une organisation implantée à Marseille. Ce groupuscule importerait des drogues de synthèse de type MDMA depuis les Pays-Bas pour ensuite les exporter vers l’Algérie pour les revendre. Une enquête préliminaire est alors ouverte par la juridiction pénale spécialisée pour «importation de produits stupéfiants en BO (bande organisée, NDLR), exportation de produits stupéfiants en BO, association de malfaiteurs en vue de la commission de délits punis de 10 ans d’emprisonnement». Elle est confiée à la section de recherches de Marseille-PACA.
De la MDMA dans les climatiseurs
Les investigations révèlent rapidement les contours d’une «organisation bien rodée», précise ce jour le parquet de Marseille. Des surveillances mises en place permettent aux enquêteurs de remonter la filière d’approvisionnement et d’identifier un premier individu, qui «effectue ses livraisons par TGV depuis la gare de Lille Europe vers la gare d’Aix-en-Provence». Un «saraf» – un agent de change récoltant des liquidités pour ensuite les mettre à disposition au Maghreb – est également repéré. Il était chargé par l’organisation de remettre l’argent des ventes effectuées au Maroc à une équipe marseillaise, «lui permettant de réinvestir dans la marchandise illicite».
Cette équipe marseillaise était particulièrement astucieuse: elle dissimulait les drogues de synthèse dans des marchandises acquises dans des magasins de bricolage, tels que des climatiseurs ou des pergolas, avant de les «reconditionner» et de les exporter vers l’Algérie via le port de Marseille.
Un pistolet et 88 kilos d’ecstasy saisis
Une fois tous ces éléments consolidés, les autorités ont lancé une opération judiciaire le 13 octobre dernier. «La détection d’un approvisionnement en cours par TGV entre Lille Europe et Aix TGV permet le lancement de l’opération». Trois individus sont alors interpellés par le GIGN d’Orange, et cinq autres arrestations suivent les 13 et 14 octobre.
«Des opérations sont également conduites simultanément par les enquêteurs de la section de recherches de Lille mais également par la police judiciaire de Mons-Tournai en Belgique et par l’Udyco (unité de drogues et du crime organisé) à Benidorm en Espagne», avance le parquet.
Des perquisitions sont également menées, permettant la saisie de 88 kilos d’ecstasy, de 75.000 euros en espèce, de 10.000 euros sur des comptes bancaires, d’un pistolet, de huit véhicules et d’un bien immobilier d’une valeur de 300.000 euros.