Le débat sur la justice fiscale s’invite au cœur du projet de budget 2026. Lundi, la commission des Finances de l’Assemblée nationale a rejeté la création de la « taxe Zucman », un impôt minimum de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, inspiré des travaux de l’économiste Gabriel Zucman. Malgré ce revers, la mesure n’est pas enterrée : elle sera de nouveau examinée dans l’hémicycle à partir de vendredi, où les députés repartiront du texte initial du gouvernement.

Soutenue par les quatre groupes de gauche (LFI, PS, écologiste et communiste), cette taxe vise les ultra-riches et inclut le patrimoine professionnel, souvent utilisé, selon ses partisans, pour contourner l’impôt. « Ça ne concerne que les ultrariches (qui) font de la sur-optimisation fiscale. Ceux qui payent régulièrement leurs impôts payent déjà plus de 2 % », a défendu la députée écologiste Eva Sas. Pour le socialiste Mickaël Bouloux, il s’agit du « minimum de justice fiscale ». Les Insoumis et les communistes ont abondé dans le même sens, dénonçant une concentration croissante des richesses au sommet.

La majorité présidentielle et la droite s’y opposent

En Face, la majorité présidentielle et la droite ont opposé une fin de non-recevoir. Le rapporteur général du budget Philippe Juvin (LR) estime que « la France taxe ses hauts patrimoines de manière importante » et voit dans cette taxe « un repoussoir pour les nouveaux entrepreneurs », susceptible de « détruire d’abord les entreprises non rentables, celles qui innovent et qui mettent des années à être rentables ».

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Le Rassemblement national a également rejeté le dispositif, craignant qu’il ne frappe de plein fouet l’économie réelle. « Vous n’expliquez pas comment vous n’allez pas taxer les biens professionnels », a lancé Jean-Philippe Tanguy, qui redoute une « vague de désindustrialisation ». Il a par ailleurs reproché à la gauche de ne pas soutenir la proposition de son groupe d’instaurer un impôt sur la fortune financière.