Après avoir fait tomber la pluie sur le marché du VE, l’Allemagne va-t-elle lui offrir le beau temps ? En tout cas, le gouvernement de Friedrich Merz a débloqué 3 milliards d’euros, répartis entre 2026 et 2029, pour relancer les ventes de voitures zéro émission. L’aide sera désormais réservée aux ménages à faibles et moyens revenus, et limitée aux modèles ne dépassant pas 45.000 €. Cette prime ira jusqu’à 4.000 €, contre des montants bien supérieurs et des plafonds de prix plus élevés sous l’ancien régime.
Autre changement : les hybrides rechargeables sortent du dispositif, tandis que les voitures électriques d’occasion y font leur entrée. Sachant que les immatriculations de VE avaient chuté de plus de 50 % dès l’arrêt des subventions fin 2023, l’Allemagne espère ainsi relancer la demande, tout en orientant les aides vers les modèles les plus abordables.
Pour les marques européennes ?
Un moyen aussi de contrer la concurrence asiatique sur ce créneau sensible ? Le ministre de l’Environnement a promis que les primes « bénéficieront à l’industrie automobile allemande et européenne », mais aucun critère d’origine n’a encore été officialisé. Certains observateurs s’attendent à des conditions favorisant les véhicules produits en Europe, dans un contexte de guerre commerciale avec la Chine et de surtaxes imposées par Washington.
Entre 2016 et 2023, le précédent programme avait coûté dix milliards d’euros à l’État allemand. Le nouveau sera donc plus modeste, mais potentiellement plus stratégique : plutôt qu’une pluie de subventions, Berlin veut désormais une électrification mieux ciblée, plus équitable… et plus « made in Europe ».