De retour avec un nouvel album, le chanteur Benjamin Biolay multiplie les confidences. Pas adepte de la langue de bois, il a évoqué son statut de privilégié.
À 52 ans, Benjamin Biolay semble apaisé. C’est en tout cas ce qui ressort de son onzième album, Le Disque bleu, paru le 17 octobre dernier. Dans les colonnes de Gala aussi, le chanteur aux six Victoires de la Musique, semble plus à l’aise. Même avec des sujets plus intimes, voire délicats.
Benjamin Biolay déconnecté ? « Quand on gagne bien sa vie… »
Interrogé dans un premier temps sur son titre Mauvais Garçon, une chanson dans laquelle il scande nager dans « une mer de contrefaçons », le cinquantenaire décrit Paris et son milieu social comme « un monde un peu déconnecté des réalités, surtout quand on gagne bien sa vie », ce qui est son cas. « Je ne dis pas que la réalité se trouve par exemple à Villefranche-sur-Saône où habitent mes parents, je constate seulement qu’à Paris, la façade peut être trompeuse, contrefaite, comme celle présentée lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques », a poursuivi Benjamin Biolay.
Et l’ancien compagnon de Chiara Mastroianni d’ajouter : « On a offert l’image d’une France cool et gay-friendly alors que notre ministre de l’Intérieur était opposé au mariage pour tous. Sans parler de notre méthode de maintien de l’ordre… J’ai adoré les JO mais j’ai détesté ce double langage. »
Benjamin Biolay est-il de gauche ?
Le chanteur et comédien n’a jamais caché qu’il penche à gauche politiquement et, interrogé sur sa vision de ce que ça veut dire concrètement, Benjamin Biolay a répondu du tac au tac : « Payer ses impôts, ne pas avoir de compte en Suisse, essayer de partager son blé quand on en a, bien élever ses enfants, penser à l’avenir, ne pas nier le changement climatique… Reconnaître et accepter qu’il existe des dominants et des dominés. J’ai parfois des moments de colère, mais je préfère les distiller par petites touches, pour que ça ne parte pas en sucette. »
Et l’artiste, qui habite entre un appartement parisien, une maison à Sète mais passe aussi du temps dans l’année à Buenos Aires, où vit sa deuxième fille – Louisa, aujourd’hui âgée de 6 ans -, de conclure : « Et je ne perds pas espoir : même si la France est un peu mal lunée en ce moment, elle va retrouver sa bonne humeur. »