Par
Julie Bossart
Publié le
20 oct. 2025 à 12h30
Depuis hier, le monde a les yeux rivés sur notre musée monde. Dimanche 19 octobre 2025, le Louvre a été la cible d’un cambriolage stupéfiant, au moment de l’ouverture de l’institution du 1er arrondissement de Paris. Au moins deux individus ont emprunté un monte-charge afin d’accéder à un étage où ils ont scié des barreaux avant de pénétrer à l’intérieur du bâtiment, au niveau de la galerie Apollon. Munis de « tronçonneuses », ils ont alors visé des vitrines dans lesquelles ils se sont emparés de huit bijoux « d’une valeur patrimoniale inestimable », avant de prendre la fuite en scooter de type Tmax.
Cette action surréaliste et sans violence, pour laquelle la piste du grand banditisme est évoquée à cette heure; a relancé la question de la sécurité au sein du plus grand musée du monde. Elle a aussi été qualifiée de « casse du siècle », mais d’autres cambriolages ont déjà défrayé la chronique.
En 1907, un Belge amateur d’antiquités
Au tout début du XXe siècle, un Belge nommé Géry Pieret, fin connaisseur du Louvre et guide touristique notamment, « dérobait des antiquités de petit format, d’autant plus facilement qu’elles étaient alors simplement posées sur des socles ou même des tables, sans protection aucune », retrace Le Monde. Il sera arrêté en 1911 (car suspecté dans l’affaire du vol de la Joconde) et tentera d’entraîner dans sa chute l’homme dont il fut le secrétaire, Guillaume Apollinaire, lequel sera incarcéré six jours pour recel. Fait moins connu, Pablo Picasso sera lui aussi inquiété, ayant racheté à Géry Pieret des statuettes. L’artiste espagnol « s’en tira sans trop de dommages, sauf, aux dires de ses biographes, un grand moment de panique », glisse Le Monde, qui ajoute que d’autres larcins continueront à être commis au fil des décennies. Ainsi, en 1983, deux pièces d’armure du XVIe siècle disparurent avant d’être récupérées à l’occasion de la dispersion d’une succession en 2023.
Ce lundi 20 octobre 2025, le Louvre a finalement fermé ses portes un peu plus d’une heure après sa réouverture. Le musée a été victime d’un impressionnant cambriolage la veille #Louvre #Paris #fyp
Le 20 août 1911, le jour où la Joconde a disparu
Il est sans conteste le vol le plus fameux perpétré au Louvre : celui de la Joconde. La nuit du 20 août 1911, Vincenzo Peruggia, peintre en bâtiment et vitrier italien qui a travaillé à ce titre pour le musée, associé à deux complices, se cache dans le bâtiment et y passe la nuit. Le lendemain, jour de fermeture hebdomadaire, tous les trois sortent discrètement le chef-d’œuvre de Leonard de Vinci dans un simple sac. Ce n’est que le lendemain, le 22 août, que l’alerte est donnée. L’affaire se mue en scandale et le vol fait la une des journaux alors que, dans un premier temps, tous pensent à une plaisanterie.
Mona Lisa ne sera retrouvée que deux ans plus tard, à Florence, alors que Vincenzo Peruggia tente de revendre l’œuvre à un antiquaire italien. Condamné à 18 mois de prison par le tribunal de Florence, l’ouvrier se défend en affirmant avoir agi par patriotisme. Quant à la Joconde, elle rentre à Paris le 30 décembre 1913.
En 1939, une affaire russe
Il se justifiera en évoquant son besoin irrésistible de le posséder. En juin 1939, L’Indifférent, d’Antoine Watteau, a été dérobé par un artiste d’origine russe, Serge Bogousslavsky, copiste de son état qui passera quinze jours à admirer l’œuvre avant de la subtiliser. Deux mois après, Serge Bogousslavsky la remettra à un juge d’instruction. Il écopera de deux ans de prison.
En 1976, main basse sur l’épée de Charles X
Elle témoigne du raffinement et du prestige attachés à la monarchie française : le 16 décembre 1976, à l’occasion d’un braquage galerie Apollon, l’épée de Charles X a été dérobée. Un bien inestimable, chef-d’œuvre d’orfèvrerie avec sa garde en argent entièrement sertie de diamants, son pommeau sphérique et sa lame en acier ornée de motifs damasquinés d’or. Peu d’informations ont filtré sur cette affaire aujourd’hui non encore élucidée.
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Un legs de la famille Rothschild envolé en 1983
Une autre affaire a secoué le Louvre. Dans la nuit du 31 mai 1983, un casque et une dossière d’armure incrustés d’or et d’argent selon la technique du damasquinage, légués par la famille Rothschild en 1922, ont été volés au musée du Louvre. La disparition avait été découverte au petit matin par un gardien. La vitrine avait été cassée, mais les circonstances même du cambriolage restent mystérieuses. Autre mystère, ces deux pièces exceptionnelles ont été restituées au musée en janvier 2021. Comment ? Elles avaient été repérées lors d’une vente aux enchères organisée à Bordeaux dans le cadre d’une succession, grâce au fichier Treima, qui recèle la description détaillée et les photos de près de 100 000 objets d’art dérobés dans les musées, les églises, des châteaux et demeures de France.
Une disparition en 1998 jamais élucidée
Il y a plus de vingt-cinq ans, le 3 mai 1998, le Chemin de Sèvres, paysage bucolique de la région parisienne réalisé par Camille Corot, est volé en pleine journée. La petite toile a été simplement décrochée par un audacieux voleur. Pour retrouver le voleur, une enquête est ouverte et confiée à la brigade de répression du banditisme puis entre les mains de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels. Malheureusement, toutes les pistes pour retrouver le Chemin de Sèvres ne mènent nulle part. Encore aujourd’hui, le tableau estimé à plusieurs centaines de milliers d’euros est porté disparu.
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