Médaillé de bronze aux Mondiaux à Paris en double mixte, le Breton Thom Gicquel s’est confié avant son retour sur ses terres d’adoptions lors des Internationaux de France à Rennes.
La Bretagne reçoit son nouveau champion. À l’occasion des Internationaux de France de badminton à Rennes, qui débutent ce mardi à la Glaz Arena, le médaillé de bronze des derniers championnats du monde Thom Gicquel (26 ans) fait son retour sur ses terres d’adoption. Vainqueur de l’un des tournois les plus prestigieux du circuit international (Super 1000 d’Indonésie), en double mixte avec Delphine Delrue, le Rennais vient d’écrire l’histoire de la discipline en devenant le deuxième badiste tricolore (après Hongyan Pi en 2009) à obtenir une breloque aux Mondiaux. Après son exploit à Paris, Thom Gicquel s’est fixé un nouveau défi en rejoignant le club breton du Flume Ille Badminton (FIB), tout juste promu en Top 12 (première division française), afin notamment d’évoluer devant ses proches. Interclubs, Internationaux de Rennes, son nouveau statut… Thom Gicquel a répondu aux questions du Figaro avant le début du tournoi.
Le Figaro. – Plus d’un mois après votre médaille de bronze à Paris, avez-vous réalisé l’ampleur de votre performance ?
Thom Gicquel. – Oui, la médaille obtenue lors de ces championnats du monde restera gravée à vie, on ne pourra pas me l’enlever. Cette compétition m’a permis de prendre de la confiance pour la suite et m’enlève de la pression. Maintenant, c’était un moment génial avec le public à Paris, mais depuis je suis passé à autre chose.
Vous avez rejoint le club breton du FIB cette saison. Cela vous tenait à cœur en tant que Rennais d’adoption de revenir évoluer devant vos proches ?
C’était logique de venir jouer ici. Mes parents ainsi que ma copine habitent tout proche de la salle de Saint-Grégoire où évolue le FIB, mes amis logent à Betton et je connais tous les gens du club. Cela me permet de renouer avec la Bretagne les week-ends d’interclubs, même si j’habite toujours à Paris car je m’entraîne à l’INSEP, depuis bientôt dix ans maintenant, en compagnie de Delphine Delrue.
La saison (avec le FIB) va être dure
Thom Gicquel, nouvelle recrue du FIB
C’est également un beau défi sportif pour vous…
Effectivement. L’équipe vient de monter pour la première fois de son histoire en Top 12. Certes, le club est très ambitieux, mais on vise le maintien. Au sein de notre poule, Chambly (finaliste l’année dernière) et Fos (demi-finaliste) sont intouchables, après je pense que nous sommes meilleurs que Caen… la saison va être dure (2 défaites en autant de rencontres pour l’instant).
Vous aurez également la chance de pouvoir évoluer à domicile lors des prochains internationaux de France à Rennes.
Delphine et moi avons coché ce tournoi comme étant l’un de nos gros objectifs de la saison. Il va falloir profiter au maximum de ce public qui va venir nous voir et leur faire plaisir. D’autant plus que je n’aurais pas beaucoup de compétitions à Rennes de cet acabit (Super 750) dans ma carrière (le tournoi se déroule à Paris d’habitude). Ça va être un très bon moment.
C’est incroyable de faire tout ce chemin ensemble et d’inspirer une nouvelle génération
Thom Gicquel, au sujet du badminton français
Votre duo avec Delphine Delrue, les frères Popov, Alex Lanier… Le badminton français ne s’est jamais porté aussi bien.
On bat des records tous les cinq. C’est super de pouvoir faire ça ensemble, d’autant plus qu’on s’entend très bien. Cette semaine au Danemark, nous n’avons pas pu dérouler notre jeu avec Delphine (défaite au premier tour)… Quand on voit Alex Lanier (demi-finaliste) et Christo Popov (quart de finale) aller loin dans le tournoi, nous avons envie de faire la même chose. Si on était les seuls à performer, ça serait moins amusant, donc je pense que c’est positif d’être nombreux car cela nous pousse à être plus forts.
Toma Junior Popov (15e mondial, 27 ans) et moi avons été champions d’Europe junior ensemble (2017), j’ai fait les championnats du monde junior avec Christo (8e, 23 ans) tandis qu’Alex Lanier (7e, 20 ans) est arrivé un peu plus tard… Arnaud Merklé (37e, 25 ans, finaliste des championnats de France 2025 en simple) arrive également à s’illustrer.
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C’est incroyable de faire tout ce chemin ensemble et d’inspirer une nouvelle génération. De plus en plus de personnes suivent nos aventures depuis les JO et les Mondiaux en France donc nous voulons continuer à emmener le badminton tricolore au plus haut niveau mondial.
Hormis le tournoi à Rennes, quels sont vos prochains objectifs d’ici la fin de la saison ?
L’objectif est de terminer dans le Top 8 du classement mondial pour se qualifier aux Finals en Chine (tournoi de fin de saison du 17 au 21 décembre). Nous sommes actuellement à la 6e place (78.464 points tandis que les 9e possèdent 72.628 unités), on aurait pu viser le Top 5, mais cela risque d’être compliqué suite à l’élimination prématurée à l’Open du Danemark.