Florian Le Teuff, adjoint nantais en charge des enjeux bretons, a envoyé un deuxième courrier au procureur de la République, il y a quelques jours. Un an après avoir eu une altercation avec des membres du PNB, le parti national breton, lors d’une manifestation pour le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne, au cours de laquelle il a essuyé des coups. « Depuis un an, ce mouvement agit à visage découvert, en dévoilant le nom de ses responsables, et organise des rassemblements publics. Le 25 octobre, il organisera un événement destiné à rendre hommage à Olier Mordrel, figure de l’ultra-nationalisme breton », dénonce l’élu dans cette lettre.

L’adjoint s’étonne que le groupuscule puisse s’être reconstitué, « malgré sa dissolution » en 1939, en raison de « ses liens actifs avec l’Allemagne nazie ». Son premier courrier au procureur est resté, dit-il, sans réponse. La commémoration prochainement organisée pour Olier Mordrel, « qui assumait son adhésion à l’idéologie nazie », l’a fait bondir à nouveau : « Il me semble important de mettre un terme aux activités du PNB, en pleine recrudescence », réclame-t-il. Après l’agression, Florian Le Teuff avait déposé plainte contre X, pour insultes et menaces physiques sur un réseau social. « Une personne a été identifiée », précise l’élu, qui attend désormais le procès.

La personne qui lui a donné des coups de poing et a tenté de le frapper avec un manche de pioche « qui servait de mât de drapeau », lui valant six jours d’ITT, n’a pas été retrouvée « alors qu’elle est apparue à visage découvert », déplore-t-il. Joint au téléphone, le porte-parole du PNB, Hervé Archier, présente Olier Mordrel comme « une figure importante du nationalisme breton. Et c’est tout ce qui nous intéresse », évacuant de fait toutes les questions concernant sa filiation avec l’occupant allemand. Il n’a pas non plus révélé le lieu de la commémoration, indiquant seulement qu’elle se tiendra « en Pays bigouden ».