«Nous ferons toujours tout ce qui est nécessaire pour protéger la population britannique», a indiqué ce lundi le ministre de la Défense dans un contexte de violation de l’espace aérien imputée à des drones russes.
Dans un contexte de multiplication de survols suspects ces dernières semaines en Europe, le gouvernement britannique va permettre aux forces armées d’abattre des drones survolant des bases militaires, a annoncé lundi le ministre de la Défense, John Healey. De nouvelles dispositions légales vont permettre «d’abattre des drones non identifiés au-dessus de sites militaires britanniques», a-t-il déclaré, ajoutant: «Nous ferons toujours tout ce qui est nécessaire pour protéger la population britannique».
Cette annonce intervient après des survols de drones notamment en Pologne, au Danemark et en Allemagne, où l’aéroport de Munich a été paralysé pendant 48 heures. Ces violations de l’espace aérien européen ont été imputées à des drones russes. Moscou, engagé dans la guerre en Ukraine, est accusé par les alliés européens de Kiev de chercher l’escalade et de tester les défenses anti-aériennes de l’Otan en Europe.
Un projet de mur antidrones
«L’agression russe s’est intensifiée. Elle s’est étendue encore plus loin vers l’Ouest», a déclaré John Healey lors d’un discours à Mansion House, dans le centre de Londres. «Il y a, indéniablement, une nouvelle ère de menaces», a-t-il ajouté, jugeant que «depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la sécurité de l’Europe n’a jamais été autant exposée au risque d’un conflit interétatique». Jusqu’alors, en Grande-Bretagne, le protocole autorisait les soldats à dérouter les drones ou à brouiller leur signal GPS, mais pas à les abattre, sauf dans des circonstances extrêmes.
En 2024, plusieurs bases aériennes britanniques utilisées par les forces américaines ont signalé la présence de drones d’origine inconnue. Une enquête militaire conjointe entre forces américaines et britanniques a été ouverte mais aucune information n’a émergé sur la provenance des appareils. Ces bases sont stratégiquement importantes pour l’armée américaine, qui a notamment déployé des avions de chasse F-22A sur celle de Lakenheath (est), après les bombardements américains en juin sur des sites nucléaires iraniens.
Face à la menace croissante des drones, la Commission européenne a annoncé en octobre un projet de mur antidrones. Début octobre, le gouvernement allemand avait lui annoncé qu’il allait permettre à la police d’abattre des drones.