D’après le baromètre annuel de l’association COP1 et de l’Ifop, un étudiant sur deux a déjà sauté un repas pour des raisons financières en 2024. Parmi eux, il y a Inès et Charlotte, étudiantes en licence de sciences à Marseille. Reste à vivre après paiement du loyer et des charges : 91 € et 160 €.
La première fait ses courses dans un hard discount et a rayé de sa liste la viande, le poisson, les gâteaux ou les yaourts. « Même le thon en boîte devient inaccessible ! J’ai éliminé les produits sucrés, trop élevés aussi. Sauf les compotes que je réduis à une par jour, mon seul plaisir », avoue la jeune fille du Vaucluse, à découvert tous les mois.
Plus stressée par ses comptes que ses cours
À force de finir dans le rouge, Inès est devenue plus stressée par ses comptes que ses cours. Sans le calculer, elle s’est mise à se rationner, au point, aujourd’hui, de ne manger qu’une seule fois dans la journée. Le soir, le plus souvent : une assiette de riz et des tomates cerises. « Avant, j’étais bouboule, j’ai perdu une ou deux tailles depuis la rentrée, confie-t-elle. Maintenant, ma mère me dit que je suis maigrichonne. Clairement, je ne mange pas à ma faim. À la fac, j’ai des coups de barre et je ferme les yeux parce que je n’arrive plus à me concentrer. »