Par
Clément Mazella
Publié le
21 oct. 2025 à 12h33
« Je ne suis pas étonné, c’est à l’image du bonhomme, qui est honnête ». Entraîneur des avants de Toulouse, Jean Bouilhou n’a pas été surpris par les derniers propos de sa recrue Georges-Henri Colombe au sujet d’une potentielle convocation avec le XV de France pour la tournée d’automne 2025.
« Pour avoir un peu échangé avec William Servat, l’objectif pour moi aujourd’hui est vraiment de me concentrer sur mes performances en club et de reprendre un rythme correct. L’équipe de France reste dans un coin de ma tête mais, à ce jour, je ne suis pas prêt à retourner en sélection d’aussitôt », affirmait le pilier droit, l’une des rares recrues de Toulouse lors de l’intersaison.
Mais avec les forfaits de Uini Atonio et Tevita Tatafu, ainsi que la perte de crédit de Demba Bamba l’été dernier, l’option Colombe n’est pas à exclure, même si le joueur part de loin. Sans oublier que ses dernières expériences avec les Bleus n’ont pas été forcément concluantes.
En effet, remplaçant contre le pays de Galles et l’Angleterre lors des deux premiers matchs du Tournoi des 6 Nations 2025, il avait été en suivant écarté, son attitude nonchalante ayant été pointée du doigt. Face aux All Blacks cet été, manquant de rythme, il avait été remplacé à la pause lors du deuxième test.
Une fin compliquée à La Rochelle
Colombe a besoin de retrouver des sensations. Des bonnes. Car ces derniers temps, il a plus souvent traîné son spleen. Sa fin d’aventure à La Rochelle, où il est resté 3 ans, n’a pas été des plus joyeuses. Le manager Ronan O’Gara n’avait pas hésité à le piquer quand le départ de Colombe, dès le mois d’octobre, était annoncé. « J’avais proposé quelque chose pour lui (une prolongation, NDLR), mais sur les six derniers mois, il est quatrième pilier droit ».
Dès cette sortie, les matchs de Colombe avec La Rochelle ont été comptés. En tout, onze feuilles de match, deux maigres titularisations, et une dernière rencontre face au Stade Français le 1er mars. Derrière ? Rien. Et donc une arrivée au Stade Toulousain sans rythme. Mais une volonté de relever la tête : « On sent qu’il a envie de travailler, de montrer un autre visage que celui affiché lors des derniers mois à La Rochelle et en équipe de France. Nous avons senti un garçon très motivé », fait remarquer Bouilhou.
Georges-Henri Colombe a joué 40 minutes face aux All Blacks l’été dernier. (©Icon Sport)Une intégration réussie à Toulouse
Un garçon motivé après une intégration réussie. « On l’a intégré très simplement. Le stage en Bretagne a été un très bon catalyseur pour se rencontrer. Cela s’est très bien passé. C’est une belle personne, qui de belles valeurs morales. Georges-Henri est un joueur intelligent qui a vite compris comment on fonctionnait. Plus ça va aller, mieux il va s’intégrer dans notre jeu », estime l’entraîneur des avants de Toulouse.
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Face à Pau le week-end dernier (où il a montré toutes ses qualités dans les rucks, NDLR), Colombe vient d’enchaîner une 3e sortie de suite avec Toulouse, après des débuts retardés en raison d’une blessure en amical. « J’ai ressenti de la frustration. Tu arrives, tu as envie de montrer qui tu es et quel jeu tu peux proposer… Il a fallu prendre le temps pour éviter que ça répète. Je l’ai pris », explique l’intéressé de 27 ans et 10 sélections en Bleus.
À un poste de pilier droit où la densité est forte à Toulouse (Aldegheri, Merkler, Mallez voire Ainu’u), on croit vraiment à un retour au premier plan de Georges-Henri Colombe. « Il est fidèle à ce que l’on pense de lui. Il est extrêmement explosif malgré son gabarit, avec le ballon il peut faire des ravages. Au Stade Toulousain, ce que doit faire un avant, c’est ce que je viens de dire, mais aussi beaucoup se déplacer », dit Bouilhou. Avant de conclure : « C’est là où nous lui en demandons plus, il en a conscience, et il va travailler sur ça ».
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