Depuis des mois, beaucoup spéculent sur le fait que l’interdiction des ventes de voitures thermiques en 2035 serait sur le point d’être repoussée. Cependant, il semblerait que cette hypothèse soit sur le point de se réaliser !
C’est une décision qui a déjà fait couler tellement d’encre en Europe ! Nous parlons ici de la fameuse interdiction des ventes de voitures thermiques en 2035 dans les pays membres de l’Union européenne. Une décision qui s’inscrit dans un objectif plus global de l’UE, à savoir celui d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050.
2035, une échéance déjà fragilisée : quand l’Europe commence à douter Des normes impossibles à respecter ?
L’interdiction des ventes de voitures thermiques en 2035 est l’objectif final d’un plan. En effet, les constructeurs européens sont tenus de respecter la « norme CAFE », qui doit préparer l’échéance de 2035. Ces mêmes constructeurs sont dans l’obligation de respecter un plafond moyen d’émissions de CO₂ sur l’ensemble des voitures vendues en une année. Un plafond qui diminue à mesure que l’on s’approche de cette fameuse année 2035. Et gare aux constructeurs qui ne respecteraient pas cette norme, puisqu’ils s’exposent à de lourdes amendes – on parle ici de milliards d’euros. Cette décision n’a qu’un seul but : forcer les constructeurs à électrifier leur gamme.
Seulement voilà, si les objectifs d’émissions deviennent de plus en plus drastiques, les ventes de voitures électriques ne décollent pas. C’est pour cela qu’à la fin de l’année 2024, certains constructeurs européens ont demandé plus de flexibilité concernant la norme CAFE, ce que l’Union européenne a fait. En effet, les objectifs d’émissions de CO₂ ne seront plus calculés d’une année sur l’autre, mais finalement sur trois ans, laissant ainsi aux retardataires un sursis supplémentaire.
Une industrie en crise et en « danger de mort » !
Ce n’est plus un secret pour personne : l’industrie automobile européenne est en crise. Suppressions de postes à grande échelle dans plusieurs pays, fournisseurs au bord de la faillite et une concurrence étrangère de plus en plus féroce, notamment venue de Chine… Les constructeurs automobiles font face à un danger de mort. Oui, réellement en « danger de mort », ce sont en tout cas les mots employés il y a quelques mois par le chef de l’industrie européenne, Stéphane Séjourné.
C’est dans le but de sauver cette industrie que plusieurs États membres de l’Union européenne ont commencé à faire entendre leur voix et décidé de faire pression sur la Commission européenne pour que cette dernière revoie ses objectifs à court, moyen et long terme. C’est le cas notamment de l’Allemagne. En effet, le chancelier allemand, Friedrich Merz, a encore affirmé au début du mois vouloir « tout faire » pour lever l’interdiction des ventes de voitures thermiques en 2035 et a également ajouté : « Il ne doit pas y avoir de coupure brutale en 2035 ».
Un report possible dès 2025 : quels scénarios pour les automobilistes et l’industrie ?
Face à cette situation, aux inquiétudes économiques entourant l’industrie automobile européenne, mais également face aux critiques de plusieurs États membres, l’Union européenne va, semble-t-il, revenir sur son interdiction de 2035. En effet, c’est dans une lettre envoyée aux dirigeants des 27 pays membres de l’Union, en vue de la réunion du Conseil européen prévue le 23 octobre, qu’Ursula von der Leyen a annoncé que l’Europe avait décidé d’anticiper la révision de l’arrêt des voitures thermiques prévu en 2035.
La présidente de la Commission européenne écrit dans cette lettre : « À la suite du dernier dialogue stratégique, j’ai décidé d’accélérer la révision du règlement sur les émissions de CO₂ pour les voitures et les fourgons d’ici la fin de l’année ». Initialement prévue en 2026, cette clause de revoyure sera donc activée dès la fin de l’année 2025. Seulement, si l’Europe venait à repousser l’interdiction des ventes de voitures thermiques prévue en 2035, quels scénarios seraient envisagés ?
En plus de repousser cette date, l’Europe pourrait ouvrir la voie à d’autres technologies comme les « e-fuels », ou encore le développement plus poussé des voitures hybrides, comme celles à prolongateur d’autonomie. Encore une fois, les constructeurs et États membres ne demandent pas un retour en arrière, mais plus de flexibilité. Friedrich Merz souhaite une approche plus pragmatique : « Il ne s’agit pas de revenir aux anciennes technologies, mais d’avancer avec l’électromobilité et d’autres motorisations neutres pour le climat. »
Désormais, il faudra attendre la fin de l’année pour connaître la décision finale de l’Europe sur ce point précis !