Sitôt remonté en selle, en Australie, Pol Espargaró s’est mêlé aux bagarres avec la vitesse et l’implication qu’on lui connaît. Comme si de rien n’était ou presque, alors qu’il a quitté la compétition depuis deux ans et n’avait plus été aligné sur un Grand Prix depuis l’été.

Il se trouvait en vacances à New York lorsque KTM l’a appelé pour remplacer au pied levé Maverick Viñales, blessé, entraînant une course contre la montre pour rejoindre Phillip Island et prendre part au GP d’Australie sans avoir le temps de digérer le décalage horaire. Enthousiaste de pouvoir reprendre la piste pour cet intérim, celui qui est habituellement pilote essayeur pour KTM a rapidement retrouvé la hargne qui accompagne les compétiteurs.

Bien qu’il ait été devancé par Pedro Acosta, il a tout de même été le deuxième homme de la marque en qualifications, avec une place en troisième ligne plus qu’honorable, avant de se classer dans le top 10 au sprint et en course, livrant au passage quelques luttes qui ont pu surprendre certains de ses adversaires. Avant cela, il avait même été le plus rapide du clan autrichien lors des Essais de vendredi.

« Je suis content, très content », expliquait Pol Espargaró après cette première journée. « J’ai le sentiment que quand j’attaque, ça vient, que ce que je fais sur la moto paye réellement. Dans le passé, quand j’étais ici après ma blessure, je n’étais pas moi-même. C’est la première année depuis ma blessure que je prends du plaisir d’une manière générale. »

J’ai fait mon temps. Il faut accepter ces choses-là.

« J’ai le sentiment de piloter la moto, je fais ce que je veux. J’applique mon style de pilotage, je suis agressif comme je l’étais dans le passé, et je ne fais pas de grosses erreurs. Tout vient plutôt vite. Je ne dirais pas que ça vient facilement parce que ces chronos-là n’arrivent jamais facilement, mais le fait de faire ça après avoir été absent pendant deux mois signifie qu’il y a encore de la marge et que la moto fonctionne bien. »

Très vite, néanmoins, Espargaró a précisé que cette vitesse qui ne l’a pas quitté et dont il a encore eu confirmation en Australie ne changeait pas ses plans pour l’avenir : « Non. J’ai la vitesse mais ça ne change pas [mes plans]. Il y a des gars dans le paddock qui sont plus rapides que moi pour être pilotes MotoGP à temps plein. »

« J’ai fait mon temps. Malheureusement, j’ai eu une chute, une grosse blessure et j’ai eu besoin de me retirer de ce championnat. Je suis rapide, j’ai une bonne vitesse, mais mon temps est passé. J’ai le sentiment qu’il faut accepter ces choses-là. Maintenant, je prends juste du plaisir quand je viens ici. Je peux courir, j’apprécie beaucoup d’être assez compétitif pour affronter les meilleurs pilotes au monde, et ça me rend très fier. »

Pol Espargaró ne s'est pas ménagé pendant le GP d'Australie.

Pol Espargaró ne s’est pas ménagé pendant le GP d’Australie.

Photo de : Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

« Tout le monde a son moment et le mien est passé, et maintenant j’apprécie simplement le temps que je passe ici », a ajouté Espargaró, se disant fier de partager la piste avec des pilotes dont il sait la valeur. « C’est génial, parce que dans mon autre vie, celle de commentateur TV, je les ai pas mal interviewés et c’est super sympa d’être l’un d’eux pour un week-end. Et aussi de me battre avec eux, de me battre face aux meilleurs pilotes au monde, dans le championnat de courses moto le plus rapide du monde. C’est tout simplement dingue ! C’est une opportunité que j’ai et dont je dois profiter au maximum quand je le peux. »

« Je suis heureux aussi d’être utile à l’équipe et à KTM pour améliorer la moto et les aider, pas seulement de l’extérieur mais aussi quand je cours », a encore souligné le pilote espagnol, qui souhaite renforcer cet apport en pouvant faire des wild-cards l’an prochain, ce qu’il négocie pour son nouveau contrat. Cette année, il n’en a pas fait et n’a couru qu’en tant que remplaçant.

« Ça n’est pas que pour moi », a-t-il précisé. « Je crois que pour l’équipe de test, c’est également très important d’avoir des objectifs dans l’année, de faire en sorte que tout le groupe sente qu’il fait partie de cela et de les faire venir, sentir la vitesse de la course, être avec les autres mécaniciens, et savoir qu’ils font partie des succès et des défaites pendant tous les week-ends. Ça n’est pas juste pour moi, c’est aussi pour le test team. Je pense que c’est super important pour l’ensemble du projet. »

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