Après plus d’une heure de recherches à la Maurelette les policiers ont retrouvé la victime, réfugiée chez des voisins.

Photo Valérie Farine / La Provence (illustration)

Tout commence par un appel au 17, le jeudi 16 octobre en début d’après-midi. Une femme est inquiète pour sa nièce, qui serait séquestrée dans un appartement de la Maurelette, dans le 15e arrondissement de Marseille. Un peu plus tôt, dans la matinée, la victime aurait été récupérée à l’aéroport de Marignane par son ex-compagnon avec sa fille de 3 ans, avant d’être séquestrée et battue dans un logement de la cité, d’où elle a pu prévenir sa tante.

Les policiers n’ont guère qu’une photo du compagnon et une indication : la victime peut voir un cabinet médical depuis la fenêtre de l’appartement où elle a été enfermée.

Après plus d’une heure de recherches dans le quartier, un équipage de la police municipale pile devant une silhouette aperçue au pied d’un bâtiment, non loin, justement d’un cabinet médical. C’est l’homme de la photo.

Il est aussitôt contrôlé et accompagne les agents de la brigade nord jusqu’à son logement. C’est alors que la jeune femme qu’ils recherchaient apparaît sur le palier, mais dans l’appartement d’en face. La victime, âgée de 24 ans, est en piteux état. Elle a réussi à s’échapper pour se réfugier chez des voisins.

Frappée à coups de poing devant sa petite fille, elle a aussi été blessée avec un objet coupant, sans doute un couteau. Mais il y a pire encore.

Droguée et violée devant des inconnus

La jeune femme, qui a absorbé des cachets de prégabaline, un médicament détourné pour ses effets psychotropes, explique avoir été contrainte à se dénuder devant plusieurs personnes, en présence de sa petite fille, et à faire une fellation à son ex. La scène aurait même été filmée avec un téléphone portable, sur lequel des photos de la victime nue étaient aussi conservées.

Alors que l’ex-compagnon, âgé de 31 ans, est placé en garde à vue au commissariat de la division Nord, dans l’après-midi, des habitants de la Maurelette composent encore le 17 : curieuse coïncidence, l’appartement du suspect est maintenant en train d’être cambriolé. De retour dans l’immeuble, l’équipage de la police municipale met la main sur un homme qui tentait toujours de casser la porte d’entrée, et le ramène à son tour à la division Nord.

Au terme de sa garde à vue, le 18 octobre, le compagnon de la victime a été déféré au tribunal judiciaire où le parquet a ouvert une information judiciaire pour des faits de viol sur conjoint ou ex-conjoint.