Ce mardi 21 octobre, l’influenceuse et militante d’extrême droite Mila Orriols comparaissait devant le tribunal judiciaire de Lyon pour injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion, à la suite d’un tweet publié le 4 février 2024.
La Ligue des Droits de l’Homme s’était par ailleurs constituée partie civile dans ce dossier. Pour cette audience, Mila, toujours sous protection policière était accompagnée de son conseil, Me Robinson Barbier, et de l’élue régionale Isabelle Surply.
Cette affaire trouve son origine dans un message diffusé sur X (anciennement Twitter), dans lequel la jeune femme avait évoqué « la consanguinité dans certaines populations maghrébines. » Un propos qu’elle qualifie aujourd’hui de « maladroit », formulé, selon elle, « en réponse à une énième vague de harcèlement massive et gratuite » à son encontre.
Mila Orriols a dénoncé une procédure qu’elle estime injuste et disproportionnée. « La personne ayant porté plainte contre moi, Rachid S., porte depuis un moment une certaine obsession malsaine envers ma personne. Il me stalke quotidiennement sur les réseaux sociaux, à l’affût des moindres déclarations de ma part qui ne lui plaisent pas. Je précise qu’il n’a même pas fait l’effort de venir au procès. Il est notamment connu des services de police et déjà condamné pour de multiples faits.”
« Un dérapage face à un lynchage interminable »
Se décrivant comme « traquée, épiée et injuriée en permanence » depuis ses 16 ans, la militante identitaire lyonnaise a reconnu »un dérapage face à un torrent de haine. » Elle ajoute : « Je ne regrette pas le fond mais regrette peut-être la forme. Mais la forme ne constitue aucune infraction. Les dégâts que provoque la consanguinité sont factuels, appuyés sur la science”, a-t-elle poursuivi, précisant : “Je regrette d’avoir offensé des gens, mais offenser des gens ne constitue pas forcément une infraction.”
La prévenue a également mis en cause la temporalité de la plainte : « Le tweet est resté en ligne environ dix minutes seulement. Rachid S. a décidé de porter plainte trois mois et demi plus tard, on se demande bien pourquoi. »
L’influenceuse a conclu son intervention sur une dénonciation plus générale : “Un dérapage face à un lynchage interminable, et il s’agit là d’une volonté de m’éteindre complètement. Il est hors de question que je sois également la victime de cet acharnement judiciaire.”
.@milafique jugée à Lyon ce mardi. L’influenceuse avait tenu des propos en ligne sur la « consanguinité » chez « certaines populations maghrébines ». Poursuivie pour injure raciale, elle a vu le parquet requérir une amende avec sursis @lyonmag pic.twitter.com/mAZoQff8iS
— Lyon Mag (@lyonmag) October 21, 2025
Son avocat a quant à lui insisté sur l’absence d’intention raciste : « On a assez bien démontré que les propos tenus par ma cliente étaient absolument dénués de toute intention raciste. On a montré qu’il ne fallait pas se méprendre sur la nature du procès qui avait lieu aujourd’hui. Ce n’était pas un procès comme les autres, mais la continuation du harcèlement que subit ma cliente depuis presque six ans, sur un nouveau terrain, cette fois judiciaire.”
Et de conclure :“Il n’y avait rien à nous reprocher, à part une expression maladroite ou provocante, et la provocation, ça relève toujours de la liberté d’expression. Nous sommes en France et il faut la chérir.”
Le procureur de la République a requis 1500 euros d’amende avec sursis, tenant compte du casier judiciaire vierge de la prévenue. Le jugement sera rendu le 16 décembre.