Le PSG devrait disputer tous ses matchs de Ligue des champions en Allemagne. Ce n’est pas qu’il soit mauvais ou quelconque ailleurs, tout le contraire même en étant capable de gagner à Londres chez Arsenal (0-1), à Liverpool (0-1) ou récemment à Barcelone (1-2) mais chez nos voisins, autrefois érigés en modèles, ils possèdent quelque chose de spécial, une volonté de briller autant que de matraquer.

Ils viennent d’y vivre une nouvelle soirée d’anthologie. Après les cinq buts de la finale de la Ligue des champions le 31 mai à Munich contre l’Inter, ils ont remis ça ce mardi, plus de quatre mois plus tard, avec à nouveau un carton pour emballer, une orgie seulement entachée de deux buts encaissés (2-7).

Et en Allemagne, Désiré Doué inscrit toujours un doublé, autre constante. Et pour couronner le tout, le football a retrouvé son bijou, avec l’entrée du Ballon d’or Ousmane Dembélé à la 63e, buteur à la 66e, du 2-6 avant la note finale signée Vitinha de loin. Une sorte de rêve éveillé.

L’omniprésence de Vitinha

Concernant la défense, il s’agit de pinailler, d’exiger la perfection chez un champion d’Europe, de refuser en tout cas ses largesses. Face au 5e de Bundesliga, les hommes de Luis Enrique ont surtout encore une fois et d’abord dévoré leur adversaire, appliquant leur programme habituel à la lettre, une écriture dorée d’orfèvre.

Au menu : possession, surpuissance des latéraux, omniprésence de Vitinha et rigolade sur rigolade des attaquants, rien que vous ne connaissiez déjà. Mais avec le PSG, l’art est ailleurs que dans la victoire. Il réside dans la capacité de répéter ces arabesques d’audace, ces enluminures permanentes, cet apparat de gala. C’est comme revoir un chef-d’œuvre du cinéma : on sait déjà tout du film mais c’est à chaque fois comme si on le redécouvrait.

Le PSG a d’abord souffert d’un complexe de supériorité. Plus fort que Leverkusen sur le papier et dès l’entame avec le premier but de Willian Pacho en 66 rencontres avec le PSG, les champions d’Europe se sont laissés endormir par eux-mêmes, concédant un pénalty (raté) avant qu’une expulsion de Robert Andrich laisse présager une partie facile. Mais Illya Zabarnyi est passé par là, défendant aussi bien contre Leverkusen que face à Strasbourg – l’Ukrainien ne souffle plus depuis deux mois et le paie manifestement -, provoquant un nouveau pénalty et sa propre exclusion. À 1-1 et après avoir commis autant de dégâts, ils ont enfin décidé de ranger leur chambre de gandins en mal de sensations.

En laissant le duo Désiré Doué – Khvicha Kvaratskhelia s’occuper de tout, enfin, surtout le Breton, placé en faux numéro 9 et déchaîné pour son deuxième match après son retour de blessure.

Après avoir subi le coup de coude d’Andrich, l’ancien Rennais s’est appliqué sur une passe du Géorgien avant d’allumer le gardien en dehors de la surface pour le 1-4. Entre-temps, « Kvaradona » avait repris façon flipper sa propre frappe repoussée pour cogner la lucarne et les deux poteaux avant de voir le ballon rentrer.

Ce complexe-là, ils ne l’auront pas au prochain match, le 4 novembre au Parc des Princes face au Bayern Munich. L’Europe ne peut imaginer une plus belle rencontre en ce moment, avec deux équipes qui se regarderont en se disant : Miroir, mon beau miroir, qui est le plus beau ? Il faut compter les jours en sautillant d’ici là parce que le PSG européen ressemble à une cathédrale du jeu, bâtie pour durer et qu’Ousmane Dembélé, cette parure d’une valeur inestimable, est de retour.