Autour de son week-end parfait au Japon, où il a empoché le maximum de 37 points, Pecco Bagnaia aura connu trois Grands Prix vierges de tout point. Celui de Saint-Marin dont le test post-course semblait avoir enfin apporté le déclic attendu, puis ceux d’Indonésie et d’Australie où il n’a étrangement pas retrouvé l’élan de Motegi.

Totalement perdu à Mandalika, le pilote Ducati l’était finalement un peu moins à l’issue du week-end australien, alors même qu’il venait de finir la course dans les graviers. Il dit qu’il avait « accepté » ce risque de chute en attaquant fort tout en se sachant à la limite, car il refusait de terminer dernier comme il l’avait fait la veille dans le sprint.

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Ce qui apportait un peu de baume au cœur à Bagnaia, ce sont les sensations en légère amélioration qu’il a eues dimanche après-midi. Un rebond bienvenu après un warm-up plus compliqué que jamais.

« Au warm-up, on a fait un test qui s’est révélé assez désastreux, on peut le dire », a-t-il admis au micro de Sky Sport MotoGP, diffuseur italien du championnat. « Ça n’était pas possible de piloter, c’était encore un peu moins bien qu’hier. Donc on est allés dans une direction opposée [pour la course]. »

« C’était plutôt positif parce qu’au moins, j’arrivais à pousser un peu plus fort. J’étais vraiment à la limite parce que, malheureusement, je n’arrive pas à freiner et à entrer dans les virages comme je le voudrais, donc ça complique beaucoup la vie. Mais réussir au moins à pousser un peu plus et essayer de revenir sur des pilotes devant, alors qu’hier et en Indonésie je n’en avais absolument pas la possibilité, c’est clairement quelque chose de positif. »

Pecco Bagnaia a fini dans les graviers mais avec un rythme en hausse.

Pecco Bagnaia a fini dans les graviers mais avec un rythme en hausse.

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Ce rebond était notable en effet puisque Bagnaia a fait toute la course en 1’28 et se sentait capable de remonter dans le top 10, un moindre mal compte tenu de sa position de départ et du niveau qu’il parvenait à afficher jusque-là. Mais comment expliquer cette versatilité extrême de ses performances, d’une course à l’autre et donc même d’une séance à l’autre ?

« C’est quelque chose qu’on traine depuis le début de l’année », a-t-il répondu à cette question, tout aussi perplexe que les observateurs extérieurs. « On pensait avoir trouvé la solution après le test de Misano, à tel point qu’au Japon tout s’est parfaitement bien passé. J’ai enfin pu piloter ma moto comme je l’ai toujours fait et le week-end a clairement montré que, si je suis dans les bonnes conditions, je peux être rapide. »

« Ce qui s’est passé dans les courses suivantes est d’abord quelque chose d’inacceptable de mon point de vue, mais surtout presque impossible à décrire parce que je pars avec une moto qui est théoriquement celle qui a gagné le week-end d’avant et que je n’arrive pas le moins du monde à pousser. »

« Même chose ce week-end : j’ai beaucoup de mal, je suis très à la limite. Ce matin, on a fait un test pour essayer de m’aider à [résoudre] les problèmes d’hier et j’ai dû m’arrêter parce que c’était dur à piloter. Et cet après-midi, on est simplement allé chercher une moto beaucoup plus stable, au détriment du fait qu’elle tourne, qu’elle soit légère et agile. Elle était très dure à piloter mais au moins j’arrivais à entrer dans les virages sans avoir tous ces mouvements-là. »

Ce qui s’est passé est d’abord quelque chose d’inacceptable de mon point de vue, mais surtout presque impossible à décrire.

Questionné à son tour par Sky Sport MotoGP en réaction aux propos de son pilote, qui restent durs à l’égard de sa moto, Davide Tardozzi a nié toute fracture entre Bagnaia et Ducati.

« Il n’y a pas de fracture », a affirmé le team manager pendant que le stand était en train d’être démonté. « J’ai fini de parler avec Pecco il y a dix minutes, de façon constructive quant à ce que nous pourrons faire à Sepang. Nous avons des idées et je crois que Gigi [Dall’Igna] et Riccardo Savin, qui est le responsable cycle de Ducati Corse et une personne, je crois, très compétente, [vont] essayer quelque chose pour Sepang. Allons-nous trouver la solution ? Je ne sais pas, mais j’ai toujours une grande confiance dans nos techniciens et en Pecco. »

Si Ducati a connu un mauvais week-end dans son ensemble, Davide Tardozzi a assuré que « aider Pecco est la seule chose à laquelle [pense l’équipe] actuellement » malgré le rapprochement de la concurrence.

« Aucune attente » pour la Malaisie

La question est désormais de savoir si les sensations de dimanche se confirmeront en Malaisie alors que Pecco Bagnaia dit vouloir « oublier » les deux derniers Grands Prix et ne se fait pas d’illusions quant à la portée des progrès accomplis. « Le problème reste là. C’est juste que la moto bougeait moins et que ça aidait à ce que l’avant ne se dérobe pas partout. C’était une petite amélioration », a-t-il ainsi résumé au site officiel du MotoGP.

Pecco Bagnaia (Ducati)

Pecco Bagnaia (Ducati)

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

« On travaille dur, tout le temps. Certaines choses que l’on a faites ont apporté du positif. Aujourd’hui, j’ai pu montrer un meilleur rythme que les pilotes devant moi, alors c’est une bonne chose pour lancer le prochain week-end. Il faut juste qu’on prenne le positif », ajoutait Pecco Bagnaia, sans oser projeter le moindre objectif pour Sepang.

« Je ne sais pas si ça peut être positif pour la Malaisie parce que c’est un peu une piste à part. J’espère simplement pouvoir avoir de bonnes sensations en arrivant là-bas », a-t-il prévenu au micro de Sky, ajoutant ensuite au site officiel : « Je n’ai aucune attente, honnêtement. C’est une piste sur laquelle je suis normalement très rapide, mais après le Japon je ne veux plus nourrir aucune attente parce que je ne sais pas ce que j’aurai. »

Quant au fait que sa moyenne soit en nette baisse depuis l’Autriche, cela le laisse perplexe : « Je ne sais pas quoi répondre. Je préfère passer outre. On sait que c’est une année difficile, on sait qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans nos résultats. On essaye d’y comprendre quelque chose et ça n’est pas facile. La situation est difficile. Ce que je peux faire de mon côté, c’est prendre la piste et me donner à 100%. Au Japon, 100% c’était gagner la course. Et ici, 100% c’était pouvoir se battre pour le top 10 et j’espère qu’à la prochaine course j’en arriverai à me battre pour le podium. »

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