Résumé : « Joseph Mankiewicz, le jeu des formes » présente le cinéma de Joseph L. Mankiewicz en examinant ses rôles de scénariste, réalisateur et producteur à Hollywood. Il aborde aussi l’inspiration que ce cinéaste représente pour d’autres artistes contemporains.
Critique : Vincent Amiel, N.T. Binh et José Moure ont codirigé cet ouvrage. Ils en ont également rédigé deux essais. Les autres contributeurs sont Joël Augros, Pascal Couté, Christian Viviani, Alain Masson, Cécile Gornet, Benjamin Thomas, Massimo Oliveiro, Jacqueline Nacache, Francis Bordat, François Thomas, Diane Arnaud, Pierre Berthomieu et Sarah Leperchey. Ce livre dense met en lumière la richesse de l’œuvre de Joseph L. Mankiewicz.
Selon notre degré de cinéphilie, nous connaissons certains films de Joseph L. Mankiewicz. Le plus célèbre, surtout pour son budget pharaonique, reste Cléopâtre avec Elizabeth Taylor. Les plus reconnus par la critique sont sans doute Eve avec Bette Davis et La comtesse aux pieds nus avec Ava Gardner. Le plus discret reste probablement L’aventure de Madame Muir avec Gene Tierney. La filmographie de Joseph L. Mankiewicz ne se limite pas à ces quatre longs-métrages. Il a réalisé vingt films, en a produit une autre vingtaine pour la Fox, la MGM ou sa propre société Figaro Inc. et a travaillé aussi comme scénariste. Cet ouvrage propose de multiples regards sur sa carrière cinématographique. Il suit trois grands axes, formant les trois parties du livre : Repères et marques de fabrique, puis Lectures et relectures et enfin Reprises et correspondances. Chacune se compose de plusieurs essais.
Repères et marques de fabrique tente de comprendre le parcours de Joseph L. Mankiewicz, son envie inassouvie d’écrire pour le théâtre, ses rapports compliqués avec son frère, Herman J. Mankiewicz, scénariste reconnu de Citizen Kane d’Orson Welles et bien sûr, les éléments esthétiques constituant sa signature, s’il est possible de les identifier comme tels.
Lectures et relectures analyse le cinéma de Joseph L. Mankiewicz, à travers des analyses de quelques-uns de ses longs-métrages.
Reprises et correspondances s’intéresse au pont entre les films de Mankiewicz et leur reprise dans des œuvres d’art contemporaines, leurs adaptations en comédie musicales ou encore leurs remakes.
À travers ces trois approches, le travail de réalisateur de Mankiewicz apparaît clairement comme bien plus qu’un art du dialogue, ce pour quoi il est renommé. Sa mise en scène, le choix de ses sujets, ses obsessions récurrentes ressortent au fil des essais. Cet ouvrage est suffisamment clair pour que vous puissiez comprendre les analyses proposées, même sans avoir vu les films dont il est question.
Mankiewicz a travaillé au cœur du système hollywoodien classique des années 1940 et 50 et il a réussi à introduire des thématiques personnelles fortes dans ces réalisations grand public.
Cette lecture passionnante donne véritablement envie de voir ou même revoir les films de Mankiewicz en s’attardant sur l’image, les dialogues et la construction. Finalement, Jules César, Le limier, L’affaire Cicéron, Chaînes conjugales et les autres œuvres du cinéaste ont encore beaucoup à nous apprendre.
Joseph Mankiewicz, le jeu des formes est une belle plongée en profondeur dans l’univers du réalisateur. Ce recueil aide à percevoir le riche travail de mise en scène et de dialogues de cet artiste étonnant.