Sur les 2 580 entreprises ligériennes, environ 260 ont recours à l’intelligence artificielle. Ce chiffre, qui varie considérablement selon les secteurs d’activité, devrait continuer à être à la hausse ces prochaines années. Mais avec quelles conséquences sur l’emploi et pour quelle utilisation ?

Risque ou opportunité pour le travail ? L’intelligence artificielle a vu le jour en 1956, mais a connu une explosion ces dernières années grâce à l’IA générative, capable d’imiter la créativité humaine. Peu à peu, elle s’est naturellement invitée en entreprise.
En début d’année, l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) a publié une enquête nationale sur le sujet, réalisée auprès de 10 200 sociétés de plus de dix salariés, pour analyser leur usage des technologies de l’information et de la communication, incluant pour la première fois l’intelligence artificielle. Epures a adapté cette méthodologie pour réaliser une estimation locale dans la Loire, en ajustant les données selon le secteur et la taille des établissements du département.
L’agence d’urbanisme des territoires ligériens estime ainsi que sur 2 580 entreprises de la Loire, 260 utilisent une technologie relevant d’une IA, soit 9,9 % (contre 10,2 % au niveau national). Toutefois, il existe de grandes disparités selon les secteurs d’activité…
Au service des (grandes) entreprises ?
Ainsi, dans l’information et la communication, cette part dépasse les 40 %. Elle est située entre 10 % et 20 % pour les sociétés qui évoluent dans les secteurs de l’ingénierie, l’immobilier, le commerce de gros ou encore les services administratifs. Enfin, elle est inférieure à 10 % dans les entreprises du transport, du commerce de détail, de la construction, et l’industrie ou de l’hébergement-restauration.
Par ailleurs, Epures pointe que le recours à l’intelligence artificielle varie également selon la taille de la structure. Plus elles sont importantes, plus elles l’utilisent. Ainsi, un tiers des entreprises de 250 salariés et plus s’en servent (33 %). Ce chiffre tombe à 7 % dans les établissements de moins de 20 personnes. « Les grandes entreprises bénéficient de ressources financières plus importantes, d’une main d’œuvre spécialisée et de liens étroits avec des laboratoires de recherche qui favorisent l’intégration de l’IA dans leur process, analyse l’étude. C’est un peu moins le cas des PME qui ont quelques freins techniques et financiers, même si l’utilisation de l’IA est en nette progression chez elles ». Quant aux TPE, elles ont peu de moyens à consacrer à ce volet. Alors concrètement, comment est utilisée l’IA ?
De nouvelles professions
Et bien c’est d’abord pour analyser des données (42 %) que les salariés mettent à profit cette technologie, puis pour réaliser des comptes-rendus basés sur un enregistrement (34 %), pour réaliser des analyses de documents (32 %) ou automatiser des tâches comme la robotisation de chaînes de production (31 %).
Parmi les entreprises de la Loire qui développement des solutions grâce à l’intelligence artificielle, on trouve notamment Boa Concept, qui développe des solutions robotisées à destination de la logistique et de l’industrie, ou encore Life medical control, qui l’utilise pour identifier les facteurs de risques face à l’AVC. Une mutation du monde du travail est donc amorcée. Ainsi, certaines professions seront amenées à disparaître, d’autres apparaîtront et beaucoup vont évoluer.
Une nécessité de former
Dans la Loire, l’étude estime qu’un peu moins d’un emploi sur deux sera impacté par l’IA (46 %). Elle prévoit que ce sont les secteurs des services aux entreprises, de l’industrie, et des services aux particuliers dans l’administration publique, qui seront le plus impactés par ces transformations sur notre territoire, soit 137 000 emplois. En revanche, l’agriculture, les services aux particuliers, le commerce, et la construction le seront moins. Ils représentent un total de 164 000 emplois. La Loire et son héritage industriel pourraient ainsi être en première ligne, ouvrant de réelles perspectives économiques.
Pour relever le défi, Epures en conclut que les territoires doivent créer un environnement propice à l’innovation : soutien à la recherche, développement de clusters technologiques et accès facilité aux données publiques. La formation est également un enjeu majeur, pour doter la main-d’œuvre locale des compétences nécessaires, éviter une fracture numérique.
Le tout, en tenant compte des risques en matière de sécurité et d’éthique…
