Par

Ivan CAPECCHI

Publié le

23 avr. 2025 à 16h06

De juin à décembre 2025, l’association Pour une Sécurité sociale de l’alimentation – Alsace va mener une expérimentation de caisse d’alimentation dans le quartier de Koenigshoffen-Est, à Strasbourg.

Concrètement, sur cette période, 20 habitants recevront chaque mois 100 € pour faire leurs courses dans les commerces alentour.

Des temps de formation en parallèle

« En parallèle, nous proposerons des temps d’échange, de discussion, de dialogue et de formation autour des enjeux de notre système agroalimentaire, afin de mieux comprendre comment les choses fonctionnent », explique Léa Staraselski, coordinatrice de projets pour l’association.

« Par exemple, pour ce qui est de la tomate qu’on trouve dans nos supermarchés : savoir d’où elle vient, comment elle a été transportée, pourquoi elle est vendue à ce prix-là, pourquoi les prix ne sont pas les mêmes partout, pourquoi il y a des tomates qui viennent d’Espagne et d’autres de France… », illustre-t-elle.

Vidéos : en ce moment sur ActuDes bénéficiaires représentatifs du quartier

Les 20 bénéficiaires seront « recrutés de telle façon à ce qu’ils soient représentatifs du quartier prioritaire de la politique de la ville qu’est Koenigshoffen-Est », continue Léa Staraselski.

Un quartier composé à « 41 % de gens vivant sous le seuil de pauvreté et à 30 % de familles monoparentales », indique cette dernière. « C’est aussi un quartier où l’on trouve une forte prévalence d’obésité infantile, corrélée à une situation de précarité très forte », relève-t-elle.

L’association passera par des relais de quartier (centre socio-culturel, association, école…) pour communiquer son appel à volontaires.

« Financer le pouvoir d’agir des habitants sur l’offre alimentaire du quartier »

Comment et chez qui seront dépensés ces 100 € ? « Cela reste à définir en discussion avec les habitants », explique Léa Staraselski.

L’objectif principal est de pouvoir financer le pouvoir d’agir des habitants sur l’offre alimentaire du quartier, et donc créer de la coopération entre les habitants et les acteurs de la chaine alimentaire du quartier afin de la rendre plus qualitative.

Léa Staraselski
Membre de l’association Pour une Sécurité sociale de l’alimentation – Alsace

« En ayant la garantie d’avoir des clients solvables, les commerçants du quartier seront incités à améliorer leur offre. Certains, par exemple, sont réticents à développer une offre bio, car ils pensent que personne n’en achètera », poursuit Léa Staraselski.

Espoir de prolongation

L’expérimentation est financée majoritairement par l’État, mais aussi par la Ville et l’Eurométropole de Strasbourg.

« Pour le moment, on a des financements qui nous permettent de mener l’expérimentation jusqu’en décembre 2025, mais l’objectif est de pouvoir la prolonger ensuite, si les financements nous le permettent », glisse Mme Staraselski.

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