Publié22. octobre 2025, 06:23

Cinéma: «Kaamelott 2», un coup d’épée dans l’eau

La suite des aventures du roi Arthur et de ses bras cassés de chevaliers s’éparpille, s’essouffle et manque cruellement de rythme.

Michel Pralong

La bande-annonce de «Kaamelott, volet 2».

SND films

Quatre ans après le premier volet de la suite cinématographique de la série télé «Kaamelott», Alexandre Astier reprend son personnage du roi Arthur entouré de la majorité des comédiens de sa bande. Lancelot défait, mais pas tué, le souverain du royaume de Logres passe la majorité du temps au lit, refusant le destin que les dieux veulent lui voir jouer.

En fait, c’est un peu le résumé de ce nouveau volet: tous les protagonistes font tout pour ne pas agir, se perdant en palabres et engueulades. Si le film de 2021 avait déjà quelques problèmes de rythme, alors mineurs, là, ils sont criants. Il n’y a plus une seule intrigue, mais une multitude d’histoires, chacune suivant tels ou tels personnages. Ce qui aurait très bien pu se concevoir en épisodes de quelques minutes à l’époque a bien de la peine à tenir en haleine dans un (trop) long-métrage.

Ouf, il reste toujours les dialogues

C’est dommage, car les fans apprécieront certainement de connaître la suite des aventures de Merlin, Karadoc et autre Dame du Lac. Astier peaufine toujours ses dialogues, mais une certaine théâtralité, notamment chez les jeunes comédiens, les plombe trop souvent. Les meilleurs, à commencer par Astier lui-même, Christian Clavier, Audrey Fleurot, Clovis Cornillac ou Guillaume Gallienne parviennent tout de même à livrer une partition sans faille.

L’absence sidérante de Perceval

Quelques nouveaux font une apparition remarquée, comme Daniel Mesguich en enchanteur Conie le fameux ou Thomas VDB en gendre du roi Loth. Parmi les absents, un de taille, Perceval! Parti seul de son côté, brouillé avec Karadoc, l’un des personnages les plus savoureux de l’univers de «Kaamelott» apparaît pourtant deux fois à travers des lettres. Et ce sont parmi les meilleurs moments du film.

Frank Pitiot, son interprète, ne se retrouvait plus dans le personnage de Perceval tel qu’il avait évolué dans le premier film. Il est vrai que le chevalier lunaire qui ne comprenait rien à rien était, d’ailleurs un peu comme Karadoc, devenu un type qui gueulait sur les autres, sans apporter grand-chose. Frank Pitiot n’avait pas pu lire le scénario du premier film et avait donc joué un Perceval qu’il ne sentait pas. Il a pu lire cette fois ce qu’Astier lui réservait dans cette suite et a dit non. Mais du coup, dans ses lettres, on retrouve paradoxalement tout ce qu’on aime de Perceval. Et Pitiot n’exclut pas d’être dans le suivant si cela lui plaît plus.

Daniel Mesguich en Conie le Fameux.

Daniel Mesguich en Conie le Fameux.

SND Films

Dans cette succession de groupes partis chacun accomplir une quête, on rit, bien sûr, on s’émerveille, parfois, on ne frissonne jamais et on s’ennuie trop souvent. Astier aurait pu raccourcir ses 2 h 19 d’une bonne demi-heure, cela aurait rendu l’ensemble plus digeste.

La conclusion de toutes ces épopées sera livrée dans une suite, l’année prochaine. On l’attendra tout de même avec une certaine impatience, car malgré tout, qu’est-qu’on aime ces personnages!