Et dire qu’elle en rêvait depuis des années ! « Mais c’est impressionnant, l’opéra. Et puis ce n’est pas donné. » Pour Benjamin néanmoins, son fils de 7 ans, Stéphanie n’a pas hésité. Et elle en est « enchantée ». Non seulement cette jeune maman de Pont-à-Mousson a enfin franchi le seuil de la maison lyrique, pour la modique somme de 10 €. Mais en plus elle est directement montée sur scène. Où tourne le Carrousel , la nouveauté de l’Opéra national de Nancy-Lorraine.

Un enchantement, en effet. Tout de rose barbe à papa, le petit manège fait tourner et caracoler ses chevaux de bois en même temps que leurs jeunes cavaliers. La Muse, personnage bouffonnant, s’invite sur le plateau, bientôt rejointe par Olympia, pièce montée bipède à perruque chantilly. Deux personnages fantasques et joyeusement grotesques.

Mais quand la voix leur monte au gosier, accompagnée d’un petit orchestre qui fait tressauter croches et doubles croches depuis un petit kiosque juste à côté, le rire fait bientôt place à l’émerveillement.

La magie de l’opéra

Louisa Stirland, soprano, et Julia Deit-Ferrand, mezzo, évoluent au milieu de leur jeune public, immédiatement captif. Avec la complicité de l’acrobate Guillaume Noël, elles s’autorisent une facétie ici, une cabriole là, tout en donnant à entendre la pureté lyrique que ne bouderait certes pas un grand amateur d’opéra.

Et le petit Benjamin, comme ses pareils, écarquille les prunelles. Ébahi. Stéphanie, sa maman, est saisie par l’émotion. C’est décidé cette fois, « je reviendrai à l’opéra ».

Une phrase qui ne peut que réjouir Mathieu Dussouillez, directeur des lieux qui a rêvé ce spectacle précisément pour ça : « Emmener les adultes en même temps que les enfants dans la magie de l’opéra. » Principe déjà cultivé avec Opéra Berceau , dispositif conçu pour les moins de trois ans. « Et on a constaté, dans les faits, que plus de 50 % des adultes accompagnateurs n’étaient jusqu’à ce jour encore jamais venus chez nous. »

Catherine, elle, y était venue une fois. Marie jamais. Mais la musicothérapeute et la psychothérapeute de l’association J-B. Thiéry ont vu là une opportunité inédite d’offrir à Camille et Mathéo, deux de leurs usagers, « une formidable ouverture culturelle qu’ils n’ont pas par ailleurs. » « Ne serait-ce que pour découvrir le bâtiment », souligne Catherine. « Et de nouveaux genres musicaux », renchérit Marie.

Femme oiseau

Ce Carrousel , conçu et mis en scène par Anna Bernreitner, aidée aux décors et costumes par Hannah Œllinger, a beaucoup pour plaire en effet. Il réunit parents et enfants dans un même émerveillement. Et s’installe aussi bien en extérieur qu’en intérieur. Et le manège enchanté est encore appelé à tourner là où le vent et les mécènes voudront bien le porter.

Mais cette semaine, il est le clou d’un événement plus grand encore : La Petite Foire. Foyer et coursives de l’opéra ont pris de furieux et surtout joyeux airs de fête foraine lyrique. Avec échassiers en goguette, roues de la fortune, mare à canards, monsieur muscle, femme oiseau, machines à pop-corn, et personnages chanteurs partout égayés. Une véritable bouffée de fête !

Le matin, l’ Opéra Berceau affiche complet. L’après-midi, en revanche, quelques places sont encore libres pour le Carrousel. À saisir avant que sa réputation ne le précède !

La Petite Foire et Carrousel , jusqu’au samedi 25 octobre, de 14 h 30 à 17 h ; tarif 10 € par enfant, deux accompagnants maximum par famille (gratuit). Billets au guichet ou tél. 03 85 85 30 60.