À Saint-Étienne (Loire), les élections municipales de mars prochain revêtent aussi un volet judiciaire. Gaël Perdriau, le maire sortant, ignore pour l’heure s’il pourra se présenter, lui qui est empêtré dans la sordide affaire de la « sextape ». L’édile a-t-il fait chanter son premier adjoint, Gilles Artigues, un jour de 2014 ? La justice rendra sa décision le 1er décembre.

En cas de condamnation en première instance, Gaël Perdriau s’est engagé à démissionner, y compris s’il fait appel de la décision. En revanche, l’intéressé, exclu du parti Les Républicains (LR), n’a pas tiré un trait sur un nouveau bail de six ans à la tête de la mairie en cas de relaxe.

Loin de cette agitation, la gauche s’organisait depuis des mois pour bâtir une liste unie. « Sainté populaire », un collectif de citoyens, s’est même lancé en dès avril 2024, dans l’espoir de rassembler du NPA au PS. Une volonté partagée par les roses et les insoumis. Mais le mariage ne s’opérera finalement pas avant le premier tour.

« Notre mouvement, Sainté populaire, est né pour créer un large rassemblement à gauche, établir une liste de rupture avec une tête de liste citoyenne issue de la société civile. C’est en mauvaise voie aujourd’hui », relate Fanny Vincent, porte-parole du collectif, dans les colonnes du Progrès. L’intéressée résume : « C’est le bordel. »

Et pour cause, le PS et LFI ne sont pas parvenus à un compromis. Une situation qui fait écho au conflit entre les deux formations politiques à l’Assemblée nationale. Ils partiront en ordre dispersé. Les socialistes mèneront une liste derrière Régis Juanico. Les insoumis suivront Valentine Mercier.

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L’identité de la tête de liste au cœur des débats

L’identité du leader de la liste commune a été l’un des points d’achoppement, LFI ne voulant pas de Régis Juanico. « Nous sommes toujours prêts à renoncer à la tête de liste si un partenaire nous démontre qu’une autre personne est à l’évidence plus fédératrice pour l’emporter », a tenté Isabelle Dumestre, numéro 2 de la liste, auprès du média local If mi-septembre. En vain.

Invitée d’Ici Saint-Étienne plus tard dans le mois, Valentine Mercier affirme que les points de désaccord étaient plus larges : « Localement, les représentants du Parti socialiste incarnent aussi leur mouvement national. C’est surtout sur la vision de la gouvernance municipale, sur la manière dont on envisage de gouverner la ville de Saint-Étienne, donc sur la démocratie participative directe, le rôle des élus. »

Les écologistes, les communistes et « Sainté populaire » se retrouvent, eux, au milieu de la mêlée et ne peuvent que regretter la situation. Reste à voir avec qui ils s’allieront en vue du premier tour. Puis lors du second : en fonction des scores de chacun, une union globale de la gauche derrière la liste ayant reçu le plus de voix ne semble pas à exclure. En 2020, c’est le socialiste Pierrick Courbon qui avait réalisé le meilleur score derrière Gaël Perdriau.