L’université Paris 8 répond à la polémique. La direction de l’établissement a publié ce mercredi 22 octobre un communiqué dans lequel elle condamne la tenue de « propos d’une extrême gravité » dans le cadre d’un « Grand meeting anti-impérialiste » organisé dans l’un de ses amphithéâtres sur le campus de Saint-Denis.

La Fédération syndicale étudiante tenait devant plusieurs centaines de personnes une réunion avec des intervenants appartenant à des organisations et associations décoloniales le 17 octobre.

« Aucune tolérance n’est envisageable »

Dans une vidéo publiée par « Léon » se présentant comme un ‘média engagé, une histoire juive pour vous’, dénonçant un « événement d’ultra-gauche organisé sur le campus de l’université Paris 8 », on peut entendre une intervenante qui interroge le public. « Condamnez-vous le 7-Octobre? », lance-t-elle au micro. Ce à quoi les participants répondent par un non univoque et tonitruant.

« Face à de tels faits, aucune tolérance n’est envisageable. Les appels à la haine ou à la violence n’ont aucune place au sein de notre établissement. En conséquence, l’université a signalé ce jour les éléments portés à sa connaissance au procureur de la République, en application de l’article 40 du Code de procédure pénale », indique Paris 8 qui annonce en parallèle l’ouverture d’une enquête administrative.

La direction de l’établissement assure que les organisateurs de l’événement ont opéré une manœuvre de diversion. « Initialement présenté sous un autre format, avec un autre programme et sans invités annoncés, il a pris le jour même le titre de ‘Grand meeting anti-impérialiste’, sans que les services compétents de l’université n’aient été préalablement informés ».

Audience au ministère de l’Enseignement supérieur

Philippe Baptiste, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, avait annoncé mardi soir avoir demandé au rectorat de saisir la justice au sujet d’un rassemblement aux « relents antisémites » ayant eu lieu sur le campus de l’université Paris 8.

Selon les informations de BFMTV, le président de l’université Paris 8, Arnaud Laimé, sera justement reçu en fin de journée ce mercredi par le ministre de l’Enseignement supérieur. Le ministère entend faire preuve de fermeté pour éviter que de tels faits se reproduisent dans d’autres campus universitaires.

Début juillet, le Parlement a adopté une loi pour lutter contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur. Elle prévoit des mesures de sensibilisation et des sanctions disciplinaires et rend obligatoire la désignation au sein de chaque établissement d’un « référent » dédié à la lutte contre l’antisémitisme et le racisme.

Article original publié sur BFMTV.com