Supprimée par Donald Trump à son retour au pouvoir puis ravivée par un scientifique, une base de données sur les catastrophes climatiques aux États-Unis dresse mercredi un bilan record des pertes enregistrées pour la première moitié de l’année 2025. Entre les incendies meurtriers de Los Angeles et des tempêtes dans le centre et le sud du pays, les dégâts liés aux événements météorologiques extrêmes entre janvier et juin dans le pays sont évalués à plus de 101 milliards de dollars en prenant en compte l’inflation, est-il estimé. Soit un record. Ce bilan aurait toutefois pu ne jamais être rendu public, le suivi des catastrophes climatiques les plus coûteuses ayant été abruptement interrompu en mai par l’administration Trump.
Maintenue par l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) depuis 1980, cette base de données a en effet fait les frais des importantes coupes budgétaires décidées par le républicain. Cette décision, perçue comme idéologique en raison de l’offensive climatosceptique menée par Donald Trump, a été condamnée par les démocrates et les organisations environnementales, mais aussi… par des experts en charge de l’évaluation des risques dans les secteurs de l’assurance. Ces données étaient en effet utilisées par de nombreux acteurs pour suivre l’envolée des coûts des catastrophes climatiques.
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Un retour plébiscité
«Les demandes pour son retour venaient de tous les secteurs de la société», explique Adam Smith, qui a piloté cette base de données pendant 15 ans. Le climatologue, qui a démissionné en mai de la NOAA en raison d’un environnement «de plus en plus difficile» s’efforce depuis de poursuivre ce travail au sein de l’ONG Climate Central avec divers experts en météorologie, économie ou encore gestion des risques. Si selon leurs estimations le coût des désastres a atteint un record historique pour les six premiers mois, l’année 2025 ne devrait pas constituer un record annuel, la saison des ouragans s’étant pour l’instant avérée plus douce que prévu.
Avec sa nouvelle équipe, Adam Smith ambitionne d’élargir dans le futur la base de données avec les catastrophes naturelles causant moins de 100 millions de dollars de dégâts, actuellement non comptabilisées, afin de mieux rendre compte «des répercussions considérables sur la vie et les moyens de subsistance des populations» des événements de moindre ampleur.